Christine Valibouse-Huguen

Paru dans JV 63 | Texte : Aurélie Koch, Photos : Laetizia Bazzoni

La nouvelle directrice du Lycée français International d’Anvers est une personnalité enthousiaste et solaire, curieuse de toutes les cultures. Cela tombe bien, dans un établissement où se côtoient de nombreuses nationalités.

Christine Valibouse-Huguen est née en région parisienne. Bonne élève, elle suit ses études dans le public jusqu’en 3ème, avant d’intégrer le Lycée International de St-Germain-en-Laye, section bilingue français-allemand. Son bac et son abitur en poche, elle entame des études scientifiques de biochimie et biologie moléculaire. Après quatre ans, elle préfère l’enseignement à la recherche, étant mariée à un militaire. Pendant neuf ans, elle enseigne et publie, avant de passer le concours pour devenir chef d’établissement. L’obtenant, elle est ainsi une des plus jeunes à diriger un établissement, en région parisienne tout d’abord, puis au Caire. Au moment de la seconde guerre du Golfe, Christine Valibouse-Huguen rentre en France, dans l’Académie de Nice-Toulon. Elle y prend la direction d’un lycée à Saint-Tropez, et garde aujourd’hui encore quelques étoiles dans ses yeux déjà pétillants au souvenir de cette population étonnante. Cette période reste une parenthèse joyeuse, où elle reçoit le titre de Chevalier de l’ordre des Palmes académiques en 2010. « Après la chaleur des VIP, j’ai eu la chaleur syndicale », dit-elle en souriant (c’est une bosseuse doublée d’un optimisme chevronné), car après Saint-Tropez, c’est Aubagne et l’Académie d’Aix-Marseille qu’elle rejoint. Autre lieu, autre ambiance, où « la culture thermique syndicale » met l’Académie, les enseignants et les responsables d’établissements en ébulition permanente. Elle « y apprend beaucoup », et réussit à y faire passer la réforme scolaire. Ces cinq années à Aubagne, qui la laissent « épuisée », lui auront appris « qu’à force de ne pas vouloir faire de vague, on provoque un clapotis qui finit par déclencher un tsunami ».

Christine Valibouse-Huguen utilise sa détermination et son audace sans compter, mais toutes les expériences ont une fin, et c’est donc avec un certain ravissement qu’elle a pris la direction du Lycée français International d’Anvers fin août, sous un soleil radieux qu’elle emportait du Sud bouillonnant. Elle avait demandé un poste international, et se réjouit de ce rapprochement vers le Nord. Germanophile, elle s’est mise au néerlandais avec curiosité (avec les élèves débutants du Lycée), sillonne la ville à vélo avec sa fille de 10 ans (les deux aînées sont en France, son mari la rejoint entre ses missions), apprécie la taille réduite du Lycée, s’est inscrite à un cours de zumba que rien ne saurait annuler. Elle aborde cette nouvelle mission par le prisme d’une célèbre phrase de Kennedy qu’elle a adaptée : « Ne vous demandez pas ce que le collège peut faire pour vous, mais ce que vous pouvez faire pour le collège. » Un principe de vie et de relations pour cette inconditionnelle de Churchill et de Gaulle. Une profession de foi en l’école qui rafraîchit.

Site : lfanvers.be.

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