Alexandre Beauvoir

Paru dans JV 74 | Photos : ©Mireille Roobaert - Texte ©Aurélie Koch

Huit en scène

 

Alexandre Beauvoir est Parisien, musicien, et joue de l’un des instruments les plus mystérieux qui soient, adoré du public : le violoncelle. Mieux ! Il a créé avec Sébastien Walnier, un ami belge, un « octuor » nommé Ô-Celli.

Ces huit violoncellistes* proposent des concerts qui dépoussièrent la musique classique, renouvèlent le répertoire et attirent un public sous le charme. Alexandre Beauvoir, lui, ne se lasse pas de s’étonner de « sa chance ». Car tout s’est enchaîné de façon si naturelle qu’il en est parfois déconcerté. Parisien pur-jus, donc, il est arrivé à Bruxelles en 2000, pour y poursuivre ses études de violoncelles, à 23 ans.

En France, où il avait suivi toute sa formation, le système des Conservatoires nationaux ne l’attirait pas : il était trop vieux pour Paris, et connaissait peu Lyon. Il a donc regardé avec qui il aimerait travailler, du côté du Canada et de la Belgique. A cause (ou plutôt grâce) à une poste défaillante… il est venu en Belgique.

L’histoire est souvent la même : « pour trois ans »… et cela fera 20 ans l’an prochain, « même si pendant quelques temps, il a travaillé en parallèle entre Paris et Bruxelles ». Ici, il aime la simplicité des échanges, l’engagement des musiciens. C’est ici, aussi, qu’il travaille le plus aujourd’hui (avec l’Orchestre Philarmonique Royal de Liège et la Monnaie, surtout), et a monté ce projet dont il rêvait depuis longtemps, cet octuor insolite. « Huit violoncelles, c’est idéal.

Cela n’a pas la complexité des 12 violoncellistes du Philarmonique de Berlin -le mythe absolu–, mais cela permet de trouver une richesse harmonique qui reste gérable. Nous sommes tous portés par l’envie de faire exploser les cadres, d’ouvrir la musique à d’autres publics, sans pour autant froisser celui des amateurs de longue date. » Pour y arriver, ils tentent des collaborations avec des compositeurs contemporains, ou adaptent des pièces connues dans un autre répertoire (signées Nino Rota ou Queen).

Leur dernier disque, ayant pour thème le soleil et la musique latino, a rencontré un succès auprès du public, des radios, des programmateurs de festivals en Belgique comme au Canada. Ce qui prouve que leur démarche est comprise. Et qui pourrait amener Alexandre Beauvoir à penser que c’est peut-être le talent, plus que la chance, qui fait ici son œuvre. Il préfère voir plus large encore, à l’instar de Michel Legrand, cet artiste qui pouvait tout composer et se permettre de grandes incursions dans divers répertoire : « à la fin, c’est toujours la musique qui gagne. »

En concert le 6 octobre au Gent Festival, le 26 octobre à Bruxelles (Brussels Cello Festival) ; le 21 novembre à Dendermonde ; le 7 décembre à Esneux. Chaque année, ils participent aux Midi-Minimes. 

 

*Sébastien Walnier, Christophe Morin, Herwig Coryn, Corinna Lardin, Shiho Nishimura, Jorin Jorden, Yoori Lee, Alexandre Beauvoir.

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