Préserver les traditions

Quand ils ont réalisé les difficultés à gérer une adresse belge à distance, Bertrand Damoiseau et sa femme ont vite compris qu’ils devaient être sur place. « On n’a pas réfléchi longtemps, d’autant que nos enfants sont grands. On a donc déménagé de Paris à Bruxelles et très vite, on a adoré notre quartier à l’ambiance très ‘village’ », se réjouit celui qui aime l’atmosphère de la place du Châtelain, son marché et ses petites rues commerçantes « très parisiennes ».

Pour ce fervent défenseur du patrimoine, c’est aussi l’occasion de se délecter de l’éclectisme architectural belge. « C’est en me promenant dans Paris que tout jeune, j’ai nourri une passion pour le travail des anciens, qu’il s’agisse des maisons ou des passages. D’où mon amour pour les carrelages et les carreaux. J’aime la capitale belge parce qu’elle surprend sans cesse, on peut passer d’une maison de maître à une bâtisse Art nouveau ou à un immeuble années 70… c’est très déstabilisant et riche à la fois. Bruxelles ne ressemble à aucune autre. Il est fréquent de découvrir de vrais joyaux du patrimoine au détour d’une rue à priori banale ! Il existe beaucoup de pépites et de réalisations magnifiques, faites par de vrais artisans de l’époque… c’est magistral !

Jeune, j’ai très vite eu envie de transmettre ce savoir-faire et je me suis lancé », se souvient ce fils de médecin qui a ouvert sa première boutique parisienne dans le Marais en 1977. « Nous avons notre propre atelier de production en France et nos cinq points de vente à Paris, Nantes, Lille, Bordeaux et Bruxelles. S’ouvrir à l’exportation internationale avec cette adresse belge est très énergivore, mais passionnant ! ».

Bertrand et son épouse sont agréablement étonnés du rapport particulier des Belges à la décoration. « Ils en ont une connaissance pointue et y accordent énormément d’importance. Ils savent très bien ce qu’ils veulent et osent, c’est très agréable », sourit Bertrand. « Cela dit, le cliché du Français qui ne sait pas parler de langue étrangère tombe vite à la trappe, quand on travaille Avenue Louise ! La ville est très cosmopolite et il faut absolument pouvoir parler anglais… ça, c’est un grand changement avec la vie professionnelle en France ! (rires) »

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