Christina Zeller

Paru dans JV30, avril-mai 2012 | Texte : Aurélie Koch, Photos : Nancy Coste

Cette Franco-suisse qui a évolué dans le milieu de la mode parisienne pendant des décennies est arrivée le 15 novembre 2012 à l’Arsenal, dans la prestigieuse maison belge Delvaux, après le rachat de la marque par le fonds chinois Fung Brands.


Christina Zeller a abordé la mode côté podiums, comme mannequin. Débarquée de Suisse à Paris, elle s’est ensuite naturellement tournée vers ce milieu pour entamer une autre carrière professionnelle, comme attachée commerciale chez Dejac. À l’époque où création rimait encore avec artisanat, Christina touche à tout, vend et assiste aux essayages, connaît les clients directs et ceux qui achètent pour les boutiques. En sept années, elle apprend la base de ce qui fera son expertise : le respect de la sensibilité créative d’un couturier, doublé de la capacité à comprendre une marque et à en épouser les visées commerciales.

Après un passage d’un an chez Lanvin, au prêt-à-porter féminin, elle rejoint Karl Lagerfeld. Elle garde « un souvenir fantastique » de cette période, qui dure huit années. De 97 à 99, elle met ses compétences au service de Christian Lacroix, et s’adapte à son univers, très éloigné de celui de Karl Lagerfeld. Elle a pour principe de ne jamais dire non à un créatif. « Ce sont des personnes fragiles, très exposées, qu’il faut comprendre et avec lesquelles j’aime dialoguer. Etre jugé tous les six mois dans un milieu qui mêle affectif à fleur de peau et enjeux financiers immenses est un exercice de funambule. » Elle rejoint ensuite Givenchy, où elle prend la direction du merchandising de tous les accessoires. Marco Gobbetti, arrivé en 2004 à la tête de Givenchy, et Riccardo Tisci, nommé à la création une année plus tard, accélèrent le mouvement. Christina suit le ryhtme de 2004 à 2011… avant de s’écrouler et d’être contrainte de prendre une année de recul.  À l’automne, reconstruite, apaisée, elle est prête à relever un nouveau défi.

Jean-Marc Loubier, qui pilote les acquisitions de maisons européennes pour le groupe chinois Fung Brands, a repris Robert Clergerie début 2011, puis acquis 80 % des parts du maroquinier de luxe Delvaux. Il lui propose la direction produits et merchandising de la société familiale belge.

Arrivée mi-novembre, elle découvre un atelier comme elle en rêvait, « qui fabrique le luxe, le vrai, où les sacs sont aussi beaux à l’intérieur qu’à l’extérieur ». Elle se met au travail dans l’instant, reprenant ses reflexes de grande professionnelle de la vente. Aux côtés de Christian Salez et de Paul Voisin comme directeur industriel, elle a bon espoir d’accomplir la mission que lui a fixée Jean-Marc Loubier et François Schwennicke, héritier de la marque : remettre Delvaux au premier plan des symboles de luxe.


Ici, tout le monde veut y croire.

Newsletter

L'agenda

JV en kiosque - Abonnement

AVRIL 2022

cover JV86

 

 

  • Enquete: L'essor des cercles privés
  • Spécial montres: Design et innovations
  • Escapade, Bordeaux sans modération

 

 

 

Do you speak belge?

Quelques expressions belges et leur explication :

  • « Ket »

    Un "ket" en Belgique est un enfant...

  • « Casse...tête »

    Casse...tête

    Qu’est-ce qu’un gendarme couché, qu’est ce qu’un dos d’âne, qu’est-ce qu’un ralentisseur ? En Belge c’est un cassevitesse. À ne pas confondre avec le cassis, qui trouve aussi ses racines dans « casser » mais désigne des deux côtés de la frontière plutôt un
    creux qu’une bosse. Quelle qu’en soit la dénomination, la multiplication de ces empêcheurs de rouler à fond finit par nous les casser… Les oreilles bien entendu.

  • « Scier les côtes »

    Que diriez-vous de vous faire scier les côtes par vos enfants ?

Météo

Principalement nuageux

2°C

Bruxelles

Principalement nuageux

Humidité : 97%

Vent : 14.48 km/h