La capitale autrichienne ressemble à un décor de cinéma. Ce n’est pas un hasard si Fritz Lang et Billy Wilder sont nés à Vienne. Chaque coin de rue y raconte une histoire. Les visiteurs qui y déambulent le nez en l’air éprouvent parfois, un sentiment d’irréalité. Comme si toutes les visions qu’ils ont de cette ville envoûtante allaient se confondre : la Hofburg de Sissi, les atlantes baroques du Belvédère, les logements sociaux de Karl-Marx-Hof, la grande roue du Prater, les guinguettes de Grinzing, les plages de l’île du Danube…

Hors des sentiers battus, partons à la « redécouverte », cette année, de la Vienne 1900 : l’Autriche célèbre en beauté le 150e anniversaire de la naissance de Gustav Klimt (1862- 1918).

L’occasion, aussi, de constater combien la modernité de cet âge d’or inspire et stimule les créateurs d’aujourd’hui.

Découvrez notre sélection d'hôtels, de restaurants et de cafés viennois.

 

Quartiers branchés

 

Plus arty que jamais, Vienne est en pleine effervescence. Hôtels de charme, boutiques design, concept stores, clubs où se produisent les meilleurs DJ’s, galeries et restaurants à la mode pullulent.

 

Le quartier des réservoirs

Les superstars de l’architecture sont là, de Hans Hollein (Haas-Haus) à Zaha Hadid (immeubles de Spittelau), de Dominique Perrault (Donau City) à Jean Nouvel (Sofitel Vienna Stephandsom). Déjà connu des Viennois pour la reconversion des gazomètres de Simmering conduite, entre autres, avec l’agence Coop Himmelbbau – on trouve désormais dans ces réservoirs vieux de plus d’une centaine d’années appartements et centres commerciaux - Nouvel a fait sensation avec l’inauguration, fin 2010, du Sofitel, sur la rive gauche du canal du Danube.

Ce rocher noir verre-acier de 18 étages, dont le plafond du dernier niveau orné de fresques de Pipilotti Rist flamboie la nuit, est le fanal de Leopoldstadt, l’ancien quartier juif, entre canal et fleuve. Investi par les bobos, son marché, Karmelitermarkt où triomphent produits bio et slow food, rivalise avec le célèbre Naschmarkt.

 

Le quartier Neuhau

Cet autre quartier branché, riche en petites boutiques alternatives (Disaster Clothing, Art Point, Ebenberg), s’étire le long de l’axe très commerçant de Mariahifer Strasse.

 

Le quartier de Spittelberg

Ne pas rater ce micro- quartier rénové, lui aussi très tendance, avec ses charmants immeubles polychromes, de style Biedermeier. Ateliers d’artistes, maisons d’hôtes et cafés romantiques y abondent.

 

Le Museumquartier

Projet le plus ambitieux de la dernière décennie et destination incontournable pour tout touriste épris d’art, le Museumsquartier ou MQ, l’un des plus vastes complexes culturels de la planète, a ouvert au public en 2001. C’est, sur 60.000m², un formidable exercice de style orchestré par Ortner&Ortner. Les anciennes écuries impériales édifiées au XVIIIe siècle sur les plans de Johan Fischer von Erlach cohabitent avec plusieurs lieux incontournables.

 

On trouve l’édifice en brique de l’espace expérimental Künsthalle, mais aussi la masse de basalte gris du MUMOK, un musée d’art contemporain où l’on vient d’inaugurer son très chic restaurant, The Hill, décoré de fresques de Cindy Sherman.

 

Non loin également, le Leopold Museum aux murs de calcaire blanc : il abrite de remarquables toiles et objets de la Vienne 1900 et la plus importante collection Egon Schiele jamais réunie. Dans les années 1950, Rudolf Leopold, un ophtalmologiste viennois récemment disparu et sa femme Elisabeth commencèrent à acquérir des œuvres de l’école autrichienne moderne. Les quelque 5.000 pièces de leur donation ont pris place ici.

 

Au MQ, les enfants ont eux aussi leur théâtre et leur musée, Quartier 21, où des studios accueillent en résidence de futurs petits génies. Spectacles, concerts (et même concours de pétanque !) animent les cours intérieures tout au long de l’année.

 

 

La gastronomie entre dans les musées

Rarement les directeurs de musées se seront livré une concurrence aussi frénétique. Leur dernière trouvaille : la gastronomie.

 

Les galas (avec buffet) de l’Albertina, du Kunst Historisches Museum et du Naturhistorisches Museum sont très courus. Quant au Leopold, il n’hésite pas à montrer, en vitrine, les meilleurs crus d’une capitale, seule à posséder un vignoble de 700 ha.

 

Tout se passe comme si un vent nouveau soufflait sur « l’orthodoxie » viennoise, celle des bonnes manières, de la retenue, de l’étiquette. Certes, le Bal de l’Opéra, en février, avec ses 7.000 invités en frac et longue robe blanche est toujours le pic d’une saison qui ne compte pas moins de deux cents bals… Les traditions perdurent. Mais Vienne, plus décontractée, est désormais réputée pour les jeunes prodiges de sa scène électro, sa Design Week, ou pour son Festival For Fashion & Photography.

 

Cerise sur la Sachertorte, le cabinet de conseil Mercer vient pour la troisième fois consécutive, de la désigner « ville la plus agréable à vivre au monde ».

 

 

Carnet pratique

 

Y aller

 

Avec Brussels Airlines (site : brusselsairlines.com) qui propose plusieurs vols quotidiens, à partir de 89 € A/R.

Fly Niki, compagnie low cost, partenaire d’Air Berlin (site : airberlin.com) ne dessert pas la capitale belge mais offre plusieurs liaisons par jour, au départ de Paris-Orly ou Roissy Charles de Gaulle.

 

Office du tourisme

 

Tourist - Info Wien Albertinaplatz, ouvert tous les jours de 9h à 19h. Tel : +43 124 555, site : wien.info.

 

À lire

Vienne, 2011-2012 (Petit Fûté). Un éclairage pertinent. Et plein d’infos pratiques.

 

Se loger

• Hotel Rathaus Wein & Design, 13 Lange Gasse, tél : + 43 1 400 11 22, site : hotel-rathaus-wien.at

Depuis son ouverture par la famille Fleischaker, ce 4 étoiles (39 chambres) dédié au vin, s’est imposé par la sobriété de son design et son service. Dans un immeuble cossu de quatre étages (1890), remodelé par Manfred Katzinger, les chambres aux beaux volumes portent les noms de crus célèbres. On s’attarde volontiers dans le patio ou à table pour un épatant petit déjeuner avant de gagner le quartier des musées tout proche. 120 - 400 €.

 

• Hotel Altstadt, 41 Kirchengasse, tél : +43 1 522 66 66, site : altstadt.at.

Cette demeure de Spittelberg offre 42 chambres, toutes différentes. Neuf suites ont été confi ées au designer Matteo Thun. Hauts plafonds et lits à colonnes ont grande allure. Sans parler des collections du propriétaire, Otto Wiensenthal : photographies d’Annie Leibowitz, nanas de Nikki de Saint Phalle, graphismes de Roy Lichtenstein. De 139 à 330 €.

 

•  25 Hours Hotel, 1-3 Lerchenfelder Strasse, tél : +43 1 521 510, site : 25hours-hotels.com.

Bienvenue dans le monde extravagant du designer Armin Fischer ! Ce quatre étoiles ouvert en mars 2011 (33 suites) évoque l’univers du cirque. Fresques d’Olaf Hayek et meubles des années 1950 : culotté, le concept fonctionne à merveille. À partir de 130 €.

 

Se déplacer

Avec la Vienna Card. Pour circuler en tramway et en métro et profi ter de nombreuses réductions.

Prix :18,50 € pour 72 heures. En vente dans les bureaux d’information et les hôtels.

 

Se restaurer

• Palmenhaus, 10 Burggarten, tél : +43 1 533 10 33.
  Ce lieu de rêve, une immense serre dans le parc de Burggarten, s’est refait une beauté. L’on y dîne sous un bananier géant. Légère et raffinée, la cuisine est mâtinée d’accents méditerranéens.
  Environ 25 € par couvert.
  
  
• Zum Schwarzen Kameel, 5 Bognergasse, tél : +43 1 533 81 25.
  Une institution, depuis le XIXe siècle. Décor Jugenstil de céramique jaune pâle et ris de veau aux chanterelles digne de tous les éloges.
  Environ 55 € par couvert.
  
  
• Plachuttas Gasthaus zur Oper, 5-7 Wallfi schgasse, tél : +43 1 51 222 51.
  À deux pas de l’Opéra, ce petit dernier d’une chaîne familiale a ouvert en septembre 2011. Les Plachutta sont les rois du Tafelspitz (bœuf bouilli), le plat favori de François Joseph. Plafonds voûtés, boiseries gris-vert : un décor très chic pour une nourriture délicieuse.
  Environ 35 € par couvert.
  
  
• Café-restaurant Corbaci, 1 Museumplatz, tél : +43 1 664 736 300 36.
  Dans une cour du MQ. Les architectes français Anne Lacaton et Jean- Philippe Lassal ont laissé sols et murs bruts. Les voûtes ont été recouvertes d’une céramique orientale par l’artiste turque Asiye Kolbai-Kafalier. La carte propose plats sudistes et classiques autrichiens.
  Environ 22 €.

 

Cafés

On y lit les journaux, on y joue aux cartes, au billard. Pour un kleiner schwarzer (café noir), on peut y passer la journée.

Les plus célèbres : le Central, le Hawelka, le Museum, le Griensteidl, le Prückel

 

Nos préférés :

• Café Sperl Pour son atmosphère sereine. 11 Gumpendorferstrasse.
  
  
• Café Dreschler Pour sa déco liftée par Terence Conran. 22 Linke Wienzeile.
  
  
• Loos American Bar Pour sa légende. Il été dessiné par Adolf Loos, en 1908. 10 Kärtner Duchang.

 

Shopping

 

• Lena Hoschek, 17 Gutenberggasse, tél : +43 1 293 2203. Cette styliste a été l’assistante de Vivienne Westwood avant de lancer sa propre griffe. On raffole de sa mode très féminine et raffinée, inspirée des années 1950.
  
  

• Lobmeyr, 26 Kärntnerstrasse, tél : +43 1 512 05 0888. C’est le cristallier qui a fait autrefois travailler Hoffmann et Loos. La sixième génération désormais aux commandes de l’entreprise parie sur les designers Philippe Malouin, Mark Braun, Ted Muehling, Marco Dessi. Des collections très réussies.
  
  

• Das Möbel, 11 Gumpendorferstrasse, tél : +43 1 924 38 34. Lothar Trierenberg a conçu cet espace hype (300m²), à la fois showroom, boutique et café_où l’on peut tester le mobilier. Sa sélection (2.000 produits) fait la part belle aux designers de l’Est.
  
  
  
• Lichterloh, 15-17 Gumpfendroferstr, tél : +43 1 586 05 20. Les antiquaires Dagmar Moser, Christof Stein et Markus Pernhaupt misent sur le design industriel et éditent leur propre ligne de mobilier. .