Détour à Metz

Mardi 21 août 2012 | Texte : Noëlle Bittner

Sommaire

 Paru dans JV27, Oct. 2011

 

 

Trois centres d’intérêt pour un week-end : l’architecture à ciel ouvert, l’art contemporain avec le Centre Pompidou, un FRAC très vivant, et des galeries d’avant-garde.

 


Le Centre Pompidou de Metz

 

Nous avons attendu que les premiers mois d’euphorie soient passés pour aller voir ce lieu magique.

Chapiteau géant, cannage façon chapeau chinois, voile flottante, ce n’est pas étonnant que ces mots viennent à l’esprit quand on découvre le lieu. L’idée en est née « hors les murs », devant le succès remporté par les expositions en région lors de la fermeture pour travaux du Centre Pompidou de Paris.

Ce Pompidou bis, inauguré en mai 2010 n’a pas de fonds, pas d’habitudes, pas de contraintes mais la jouissance de puiser dans les collections du Centre Pompidou et ses 65.000 oeuvres modernes et contemporaines. Une manne ! Et une philosophie : « être une plateforme d’échanges entre la société française et la création ».

D’où des expositions aux thèmes riches de réflexion, d’imaginaire, comme celle qui vient d’être inaugurée, « ERRE », avec le labyrinthe pour point de départ.

Mais aussi des événements créatifs venant apporter d’autres points de vue : expression corporelle, spectacles vivants, films, conférences et ateliers comme Pillow, sorte de tapis géant de boudins multicolores que les enfants transforment en cabane, terrain de jeux...


L’esprit du lieu correspond à ce que l’on ressent en s’approchant à travers l’immense parvis : luminosité, transparence et gaieté émanent de la très belle construction des architectes Shigeru Ban et Jean de Gastines. Structure tressée de poutres de bois blond soutenant une voile blanche à base de fibre de verre et de téflon. Sous la voilure, un hall de verre et trois galeries qui s’entrecroisent, ménageant des volumes tantôt immenses, tantôt intimistes. Un musée que l’on s’approprie très rapidement, dès la première visite.


Au programme

• Erre - Variations sur le labyrinthe et le dédale.
Un cheminement spirituel où l’on se trouve face à la perte de ses repères.
Jusqu’au 5 mars 2012.

• Ronan & Erwan Bouroullec
Leurs créations ont intégré les plus grands musées du monde.
Voici leur première rétrospective. 1000m2 pour un zoom sur l’avant-garde du design.

• Conférences, films, ateliers jeune public comme le délicieux Pop-Up, histoires oniriques, poétiques et surnaturelles (à partir de 5 ans).
 Les 12 et 13 novembre.


Visiter

Centre Pompidou-Metz, 1 parvis des Droits-del’Homme
tél : +33(0)3 87 15 39 39. à 2 min à pied de la gare TGV et 10 min du centre historique.

En voiture, sortie Metz centre, parking sous la place.

Programme et réservation sur le site : centrepompidou-metz.fr

Ouvert tous les jours, de 11h-18h sauf mardi, jusqu’à 20h le jeudi, vendredi et samedi.

Entrée 7 €.


Paru dans JV27, Oct. 2011

 

Metz, la blonde

 

C’est peut-être son passé tumultueux, dû à sa localisation complexe (et trop enviée) qui a donné à cette ville des envies de douceur et d’art de vivre, dont elle explore toutes les possibilités.


C’est une ville de pierre blonde. La pierre est joyeuse, l’architecture grave. On ne plaisante pas avec les traces du Saint-Empire romain germanique ! Des fortifications qui répondent aux époques troublées, une cathédrale digne de la Province des Trois-évêchés, depuis l’époque gallo-romaine (dont les vestiges sont exposés dans les belles salles des musées de la Cour d’Or), Metz est un livre d’architecture à ciel ouvert.

 

Architectures à Metz

Médiévale, gothique, comme la cathédrale Saint-étienne si fine et si haute.

Militaire, comme l’architecture des remparts, l’Arsenal, les Magasins Généraux.… « Metz défend l’Etat », disait Vauban.

Avec la Gare de Guillaume II et le quartier Impérial, on découvre intact l’urbanisme allemand de la fin du XIXe.

Un florilège d’influences : néo-roman, baroque, néo-Renaissance flamande, avec ses ornements Art déco et Jugendstil. Tous les styles s’enchevêtrent et la clef est dans l’histoire pleine de rebondissements de Metz, annexée deux fois, française entre deux guerres, capitale aujourd’hui de la région Lorraine.

Un décor impressionnant adouci par la présence de l’eau, deux fleuves aux multiples bras, quatre îles et des ponts fleuris qui invitent à les traverser, des quais aux maisons penchées, un plan d’eau zébré par les voiliers, un canal longé d’intéressantes villas, de vastes places, des jardins
et des quartiers pleins de caractère.


Le centre-ville à pied : de surprise en surprise

On ne s’ennuie pas dans une ville tout en contrastes. Pour les apprécier, il faut flâner et lever les yeux, pousser les portes d’églises, enfiler les ruelles, prendre les allées qui longent les canaux.

Par chance, le coeur de ville se parcourt à pied.

Tout est proche : les belles villas qui se poursuivent le long du canal ou de l’avenue Foch, catalogue des ambitions de la bourgeoisie de la fin du XIXe.

Les vitraux de Chagall, si doux, si tendres, si pleins d’émotion, dans la cathédrale toute de rigueur gothique.


Passer la porte des Allemands, miniature de château fort aux murs crénelés flanqués de deux tours jouets pour passer Outre-Seille.

La boutique de l’écrivain public donne le ton de ce vieux quartier en réhabilitation où se pressent ateliers, bistrots, brocantes et petites boutiques bohèmes.

Les jolis détails sont un régal : balcons en ferronnerie, mascarons, figures sculptées dans la pierre blonde de Jeumont, ou ornements Napoléon III sur un théâtre de garnison du XVIIe , où étaient logés les officiers assidus aux représentations !

Et pour les amateurs d’antiquités et de brocante, un Salon et un Marché aux Puces qui rassemblent toutes les tendances de la récup’, depuis les meubles de métier jusqu’au design industriel.

 

 

Architecture en quatre balades

• Descendre la place de Chambre où se situe la cathédrale, traverser par le pont des Roches et faire le tour de l’île en passant devant le théâtre, la place de la Comédie et la préfecture.

A côté de la cathédrale, visiter les Musées de La Cour d’Or, dans les anciens thermes romains.

Remonter par le Jardin des Tanneurs, les Récollets, la Maison des Têtes pour revenir vers le Marché couvert.

• à 3min de la cathédrale au nord, depuis la place des Paraiges, sillonner les ruelles du quartier d’Outre-Seille, la rue des Allemands et la rue Mazelle jusqu’à l’église Saint-Maximin.

• Rejoindre le canal de Jouy et suivre le boulevard Georges Clémenceau, puis l’avenue Foch, catalogue de maisons remarquables et pénétrer dans le quartier Imperial où se situe la Gare de Guillaume II.


Antiquités brocante


• Une même adresse, la Grange-aux-Bois, à 6 km au sud-est de la ville. Tél : +33(0)3 87 55 66 00, site : metz-expo.com.

• Le Marché aux Puces, un rendez-vous de trente ans, 300 exposants du Grand Est et d’ailleurs sous la grande halle du Parc des Expositions.
29 octobre et 13 novembre 2011, 7h-12h.

• Le 31e Salon des Antiquaires venus de France et des pays voisins. Du 25 au 28 novembre 2011, au Centre des Congrès.


Art contemporain


• Centre Pompidou-Metz. Il mérite à lui seul le voyage.

• FRAC Lorraine

1bis, rue des Trinitaires, tél : +33 (0)3 87 74 20 02.

Beau contraste entre les manifestations avant-gardistes et les cimaises fin XIIe de l’hôtel St-Livier.


• Cathédrale Saint-étienne, pour les vitraux de Chagall, place de Chambre.

• Eglise Saint-Maximin

66, rue Mazelle

Pour les vitraux inattendus aux thèmes animistes et précolombiens réalisés dans les années 60 d’après des cartons de Jean Cocteau.


Paru dans JV27, Oct. 2011.

 

En pratique

 

Y aller

- De Bruxelles, un trait d’autoroute, 275 km, à peine 3 heures. Pas de banlieue, on passe des champs à vaches aux remparts.

- Office de Tourisme, 2, place d’Armes (devant la cathédrale), tél : +33(0)3 87 55 53 76, site : tourisme-metz.com.

- Le site tourisme-lorraine.fr propose des forfaits intéressants. Une nuit, un dîner gastronomique, une coupe de champagne, 185 € par personne en chambre double à La Citadelle, le seul 4 étoiles de la ville.


- A Metz, on gare sa voiture dans les parkings souterrains. Le coeur de ville se visite à pied, ou en vélo électrique.

Electriques V’élec, 71-73, rue des Allemands, tél : +33(0)3 87 74 13 14.

 


Pauses gourmandes


• Chez Mauricette, goûter le pâté lorrain, les vins de Moselle et la quiche lorraine au comptoir pour quelques euros.

Samedi dans le marché couvert, place de la Cathédrale, tél : +33(0)3 87 36 37 69.

En semaine, à l’angle place de Chambre et rue du Pont des Roches, tél : +33(0)3 87 20 20 71.

• El Theatris, le bistrot du théâtre, joli cadre et menu autour de 25 €.

Grande terrasse.
2 place de la Comédie, tél : +33(0)3 87 56 02 02.


• Au Pampre d’Or
Face à la cathédrale, cadre cossu, formule à 26 € avec un verre de vin et un café, menu gourmet à 40 €.

31 place de Chambre, tél :+33(0)3 87 74 12 46.

 


Se loger

L’offre est un peu trop classique entre La Citadelle, impeccable 4 étoiles à la déco universelle et les 3 étoiles souvent étriqués ou désuets.

• Hôtel de la Cathédrale
L’ancien relais de poste ne manque pas de charme - sinon de netteté - avec ses poutres et parquets, sa véranda à l’étage, ses tableaux et faïences. Superbe vue sur la cathédrale illuminée si on supporte le bruit.
Chambres refaites dans l’annexe. 75-110 €.
25 pl. de Chambre, tél : + 33(0)3 87 75 00 02.

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  • « Pourquoi pas orthopède »

    On en a beaucoup parlé ces temps derniers lors des inscriptions massives de Français dans des filières d’enseignement paramédical ...

  • « Allez, Allons-y »

    Une ponctuation très belge, utilisée par tous les belges.

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    En octobre auront lieu les élections communales. C’est ce que nous appelons en France les municipales.

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