Un talent nommé Massant

Paru dans JV15, Octobre-novembre 2009 | Texte : Viviane Eeman, Photos : Nicolas Tosi

L'exigence n’exclut pas une certaine prise de liberté.

 

Exposés depuis 1996 en calicot blanc – une sobrité qui permettait de percevoir leur structure –, les sièges se sont dernièrement habillés. Ou du moins quelques-uns, proposés chaque année au salon Maison et Objet à Paris.

Persuadé qu’on peut « allier la créativité et le respect de l’âme du siège », Thierry Massant a demandé le concours de la créatrice textile Christine Hermans. Avec une pointe de modernité, celle-ci les a revêtus de lin clair parcouru par « une sorte d’écriture » et, dans la foulée, a revisité à sa façon quelques modèles des années 50.

 

Fabrication à l'ancienne

 

Les sièges sont tous fabriqués comme jadis, dans le respect des proportions et techniques anciennes. Ils sont assemblés avec des tenons et des mortaises et les sculptures sont toujours exécutées à la main. On peut donc y deviner quelques irrégularités, décelables au toucher et à la lumière. « Pour moi, explique Thierry Massant, c’est ce qui donne la vie et c’est ce qui fait vraiment référence au passé. » Viennent ensuite les différentes étapes de patine. Les finitions laques, les cirées autour du bois naturel et les polies pour les sièges Art déco avec un finissage au tampon. Il y a également la dorure d’antan, à la détrempe (à l’eau) ou à la mixtion (à l’huile).

« L’idée est de donner l’impression que le siège a vécu 150 ans. Ayant fait de la restauration moi-même, j’ai une certaine sensibilité, ce qui est très important. » Au total, une trentaine de finitions sont proposées. Et le service va plus loin. À partir d’un tissu choisi par le client, la firme adapte une patine. Même soin pour le garnissage, que l’on choisit traditionnel ou standard, avec sangle et mousse. Quant aux artisans, Jean-Claude, Benjamin, Maryse et Philippe, ils viennent pour la plupart de Saint-Luc à Tournai. Le siège qui sort des ateliers, c’est un peu leur oeuvre à eux.

 

Une touche de modernité

 

Exposés depuis 1996 en calicot blanc – une sobrité qui permettait de percevoir leur structure –, les sièges se sont dernièrement habillés. Ou du moins quelques-uns, proposés chaque année au salon Maison et Objet à Paris.

Persuadé qu’on peut « allier la créativité et le respect de l’âme du siège », Thierry Massant a demandé le concours de la créatrice textile Christine Hermans. Avec une pointe de modernité, celle-ci les a revêtus de lin clair parcouru par « une sorte d’écriture » et, dans la foulée, a revisité à sa façon quelques modèles des années 50.

 

Une volonté d’excellence reconnue

 

« Je me suis vite rendu compte que certains antiquaires achetaient mes sièges et j’ai su que des séries entières se retrouvaient en vente publique. »

Depuis, Thierry Massant marque ses pièces, mais pas à son nom. Il rappelle avec modestie qu’il n’est pas créateur. En revanche, parmi ses lettres, il va prendre le N et comme un certain Nadal (Maître de la Jurande) qui estampillait à l’envers et frappera désormais ces rééditions d’un N à l’envers. Remarquablement discret, celui-ci est souvent placé dans la ceinture en dessous du garnissage.

Massant s’exporte plutôt bien à travers l’Europe, le Moyen-Orient, l’Amérique, l’Asie. La firme a signé les sièges de nombreuses célébrités et fourni des endroits prestigieux.

Dire qu’il y a 12 ans seulement, Thierry Massant commençait dans une cave avec un seul leitmotiv : la qualité et le service. 

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