Peggy Bauwens a été sélectionnée pour les Victors 2015.
En jetant un œil au parcours de la décoratrice, on comprend qu’elle est autant dans le concret des chantiers et du monde de l’entreprise que dans la créativité. Elle quitte l’école à 17 ans, devient antiquaire-brocanteur « parce que j’adorais chiner, poncer, bricoler... ». Elle travaille ensuite un temps chez Laura Ashley. On s’étonne. On voit mal le côté bucolique de la créatrice britannique coller au sien. Est-ce que ça lui correspondait vraiment ? « Tout les univers me parlent, du moment qu’ils racontent quelque chose. Après, je sais ce qui me correspond à moi ou pas mais ça ne veut pas dire que je ne peux pas être intéressée par le monde de quelqu’un d’autre. C’est comme les lieux : j’aime ceux qui ont une histoire. Après, l’emballage, on s’en fiche ! »
À 27 ans, elle ouvre avec d’autres partenaires 4.000 m2 de magasin de décoration à Courtrai (le magasin Slots, qui existe encore). Elle s’occupe des tissus d’ameublement ainsi que de la décoration et de l’agencement complet. Quelques années plus tard, Peggy monte avec une amie la société « LP décoration », à Tournai, qui est en fait plutôt un bureau d’études. Le choc des cultures entre elles fait encore rigoler l’entrepreneuse : « elle est diplômée en Histoire de l’art, très érudite... Moi, je marche plus au feeling. J’aime faire éclater les cadres historiques, mettre un meuble de la Renaissance avec un bibelot du XVIIIe... Tant que ça fonctionne ensemble ! » Vient ensuite, il y a neuf ans, la fondation de « Be Home Interior » et les magnifiques projets qu’elle concrétise, qui vont de l’aménagement de maisons de maître à la création de mobilier sur mesure (les banquettes du salon et de la salle-à-manger de Peggy viennent de là), en passant par la vente de meubles vintages. De très nombreux spécimens en bois, rapportés de Montréal, se retrouvent chez elle. La créatrice d’espaces donne le sentiment de savoir parfaitement où elle va et d’être une entrepreneuse dans l’âme. En fait, elle a toujours voulu prendre sa vie en main, tente-t-on de conclure. « Oui, la mienne, c’est vrai... mais surtout celle des autres ! »
