Que pensent les Belges des Français... 5 ans après? (enquête 2012)

Lundi 13 août 2012 | Texte : Alain Lefebvre et Marc Dumoulin (Dedicated Research)

Ce que pensent les Belges en détail de la France et des Français

 

 

 

 

 

 

 

 


Le sentiment global des Belges envers la France

 

Question : Quand vous pensez à la France, avez-vous globalement des sentiments très positifs, assez positifs, assez négatifs ou très négatifs ?

L’un des principaux enseignements de ce sondage est le recul significatif du capital de sympathie que les Belges ont pour la France : même si la grande majorité des Belges garde un sentiment positif (77 % soit 22 % « très positif » et 55 % « assez positif »), cette proportion a diminué de 9 % en cinq ans.

17 % de la population belge a véritablement développé une aversion envers la France et les Français (ils n’étaient que 5 % il y a 5 ans, juste avant l’arrivée au pouvoir du Président Sarkozy), la sympathie reste un peu meilleure dans la partie francophone, elle se maintient mieux chez les hommes, et apparemment chez les plus jeunes ... Mais c’est précisément chez les plus jeunes que ceux qui ont le sentiment « très positif » est le plus faible.

Sentiment positif donc chez les moins de 35 ans ... mais sans grand enthousiasme.

 Sentiments globaux vis à vis des Français enquête 2012

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce que la France évoque pour les Belges

 

Question : Quand je vous dis « la France », à quoi pensez-vous directement ?

Si l’Hexagone reste souvent associé à un pays de vacances (plus qu’avant même) et de proproduction vinicole (également en progrès malgré le recul de la part de marché de vins français sur le marché belge), force est de constater que les associations d’idées avec la France ont en 5 ans (c’est-à-dire par rapport à notre sondage de 2007) fortement progressé en des matières qui semblent plutôt desservir l’image de la France que « l’enrichir ».

 Quand je vous dis la Frace  enquête 2012

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Omniprésence politique

La sphère politique prend largement pied dans les associations d’idées spontanées :

- les présidentielles que quasi personne n’évoquait il y a cinq ans sont mentionnées par 18 % des répondants de manière spontanée, preuve de l’intérêt très fort qu’y portent les Belges. Notons que les Belges ne mentionnent jamais spontanément François Hollande, la personnalité et le caractère de Nicolas Sarkozy semblent largement influencer les opinions belges envers la France et les Français. La campagne présidentielle française ne semble pas très « lisible » pour les citoyens belges (qui est candidat, qui ne le sera pas, qui se désiste, qui ne l’est pas...?). Les jeux politiques apparaissent plus clairement aux Belges qui ont été durant trop de mois exposés aux aléas de la vie politique.

- l’Europe, le sentiment européen que suscite la France, n’était jamais cité il y a 5 ans, mais à présent, 18 % de nos concitoyens l’évoquent spontanément en pensant à la France : Sarko est passé par là... il est tout de même Merkozy.


Le sentiment européen est très fort en Belgique : se battre pour l’Europe est valorisé, certes, mais l’Europe affiche actuellement lourdement ses difficultés de fonctionnement (en témoigne la situation de la Grèce, Italie...) et ce qui suscitait jusqu’il y a peu un sentiment positif (bonus d’image pour ceux qui se battent pour l’Europe) est actuellement en train de s’effilocher un petit peu, notamment du fait des « brouillages » qu’induit la campagne française (notamment les réticences de Sarko sur l’espace Schengen).

 

 

Une économie belge « cannibalisée » par la France ?

La sphère économique s’invite également beaucoup plus largement dans les associations d’idées spontanées avec la France ; ainsi les Belges évoquent spontanément les faillites qui ont impacté leur portefeuille et dans lesquelles les Français semblent, de l’avis de beaucoup, largement impliqués (ils pensent aux faillites de
Dexia et/ou de la Fortis...), les rachats d’entreprises belges ... en général vécus « douloureusement » ... mais peut-être pas des événements économiques qui influencent tous à la hausse les opinions que les Belges ont des Français.


En bref, l’image « carte postale » et « vacances » de la France est supplantée par l’image économique et européenne de ce pays... qui ne donne pas nécessairement l’impression d’aller si bien... et qui semble avoir dans les derniers mois commis quelques erreurs et adopté des réflexes « protectionnistes ».

Des notions plus négatives font cependant leur apparition dans le classement de nos associations spontanées : (rachat d’entreprises 6 % versus 0 % en 2007), armée / puissance militaire (5 % versus 0 % en 2007), et les récents événements en Libye semblent avoir influencé ces perceptions, « extrême droite / droite dure » (5 % versus 0 % en 2007).

 

 

Un France « plus dure »

 

Bref, il existe - parmi les jeunes surtout - le sentiment que la France s’est durcie, ce qui la rend (un peu) moins sympathique, aux yeux des jeunes essentiellement. Il est vrai que les moins de 35 ans acquièrent une autre ouverture sur le monde (compagnies low cost, voyage en Amérique du Sud, différentes formes de bénévolats ...). Les images traditionnelles de la France (Sud, Provence) s’éloignent progressivement de cette population.

 

 

Le sentiment global des Belges envers les Français

 

Question : Et quand vous pensez aux Français et aux Françaises, avez-vous globalement des sentiments très positifs, assez positifs, assez négatifs ou très négatifs ?

Comme pour le sentiment global envers la France, le sentiment global envers les Français est en recul significatif : de 81 % d’avis favorables, on passe à 73 % en 2012.

Le sentiment global reste donc majoritairement positif mais en recul sensible.

On constate une très légère différence entre les francophones et les néerlandophones, des avis assez comparables entre les hommes et les femmes, mais ici des perceptions très sensiblement moins bonnes chez les plus jeunes (moins de 35 ans). C’est sur cette frange de la population belge que les Français ont principalement perdu en sympathie. Ces variations sont au fond importantes en un « quinquennat », car nous le verrons, l’arrivée de Sarkozy au pouvoir a influencé significativement le degré de sympathie des Belges pour les Français.

Même s’ils voteraient plutôt pour Sarko, c’est surtout (par défaut), pour le côté sérieux / solide du personnage, pour son caractère européen marqué... mais pas pour le style plus « sophistiqué » et froid dont il imprègne l’image des Français.

 

 

Les défauts et qualités attribués aux Français


Question : Quelles sont les principaux défauts et qualités que vous reconnaissez aux Français et aux Françaises ?


Le ressenti global (somme des réponses positives) est en baisse sensible, particulièrement parmi les plus jeunes, dont les sentiments envers « la France » sont plus « légers » que parmi leurs aînés, hormis l’idée que la France est plus « européenne » qu’avant - vraisemblablement grâce aux activités de Nicolas Sarkozy.

Aucune valeur ou idée positive n’est en progrès, à l’inverse, des idées négatives croissent significativement depuis ces cinq dernières années :

« menteurs » (+6 % entre 2007 et 2012),

caractère « non-accueillant » (+6 %) ,

« racistes » (+6 %),

« égoïstes » (+5 %)

« machos » (+3 %).

D’une manière ou d’une autre, pas moins de 21 % des Belges estiment aujourd’hui que la France s’est « durcie ».

Qualité et défauts des Français enquête 2012

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Défauts des Français enquête 2012

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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