Que pensent les Belges des Français... 5 ans après? (enquête 2012)

Lundi 13 août 2012 | Texte : Alain Lefebvre et Marc Dumoulin (Dedicated Research)

 Paru dans JV30, mai-juin 2012.

 

Que pensent les Belges des Français ? (enquête 2012)

 

 

Même institut (Dedicated Research), même questionnaire, même méthodologie…

 

Les résultats de l’étude d’opinion sur « ce que les Belges pensent de la France et des Français » sont en tous points comparables à ceux qui ressortaient de l’étude menée au premier trimestre 2007, lors de notre premier numéro.

 

Et, il faut bien l’avouer, leur évolution est mauvaise pour la France... mais plutôt bonne pour les Français de Belgique.

 


Synthèse des résultats


Notre réputation dégradée


Alors que 86 % des Belges avaient, en 2007, un sentiment très positif ou assez positif envers la France, ils ne sont plus que 77 % à partager ce sentiment en 2012.

Plus grave, la part des « assez » et « très » négatifs à l’égard de notre pays passe de 5 à 17 %. Les francophones, les jeunes et les hommes sont plutôt plus positifs que la moyenne, mais c’est souvent sans enthousiasme, la part des « assez positifs » dominant
largement celle des « très positifs ».

Cette même dégradation de l’opinion se retrouve naturellement concernant les sentiments que les Belges développent à l’égard des Français passant de 81 % d’opinions positives à 73 % et même à 67 % chez les plus jeunes.


Nos « quelques » défauts épinglés


Parmi les défauts attribués aux Français par les Belges l’arrogance est toujours bien placée, même si elle recule (47 % contre 53 %).

Plus sales, plus bavards, plus stressés et même trois fois plus racistes qu’il y a cinq ans (9 % contre 3 %), les Belges inventent même cette fois de nouveaux défauts aux Français : intolérance (11 %), versatilité (8 %), mensonge (6 %), égoïsme (5 %) viennent en effet compléter le portrait peu flatteur que les Belges dressent des Français.

C’est ainsi que les Belges au terme de ce quinquennat se sentent moins proches de la France (60 contre 67 %) où ils aimeraient moins vivre (42 contre 51) et sur laquelle les principaux jugements se sont dégradés : alors qu’ils étaient 45 % à croire que la France était un pays qui réussissait sur le plan économique ils ne sont plus que 28 %. De même, la France ne sert plus de modèle au monde (26 contre 37 qui le pensaient il y a cinq ans) c’est encore moins un pays d’égalité sociale (22 contre 32) et la qualité de vie considérée par 23 % des Belges comme meilleure qu’en Belgique en 2007 chute à 14 % cette année.


Pronostics électoraux belges


On notera également, comme en 2007, que les Belges connaissent mal les protagonistes de second rang de la campagne électorale française et jusqu’à François Hollande, qui bien plus que Ségolène Royal en son temps, pâtit d’un manque de notoriété qui affecte son score dans le choix que feraient les Belges s’ils votaient en France. En votant Royal en 2007, les Belges s’étaient trompés. Cette année ils votent Sarkozy. Lorsque ce numéro sera mis en vente il ne restera que quelques jours pour savoir s’ils se trompent toujours ou si 2007 fut un accident.

 

Les Français de Belgique épargnés

Seul motif de satisfaction pour les Français et dont Juliette&Victor pourrait en toute immodestie s’enorgueillir : l’évolution positive des Belges à l’égard des Français résidant en Belgique. Ils sont plus de 9 sur 10 à considérer aujourd’hui que la présencen des Français en Belgique est très ou assez positive alors qu’ils n’étaient « que » 81 % en 2007. Ceci étant directement lié à l’image positive que ces Français leur renvoient de leur pays et que JV contribue à alimenter.

Notre magazine doit donc maintenant se consacrer au redressement de l’image de la France et des Français de France au cours du prochain quinquennat. Ambitieux programme !

 

Tentative d’explication

Marc Dumoulin, patron de Dedicated Research, explique ce désamour grandissant par : l’émergence de la sphère politique dans l’idée que les Belges se font de la France et l’image controversée de Nicolas Sarkozy, qui imprime sa marque négativement (intolérance, racisme, durcissement) ou positivement (Europe).

La sphère économique est aussi présente avec le ressentiment concernant deux affaires récentes et douloureuses (Dexia, Fortis) ou plus anciennes (Suez-Electrabel) pour lesquelles les Belges ont le sentiment de s’être fait « posséder » par les Français. Il resterait à savoir ce que ces sentiments nourris par la campagne électorale et son durcissement pendant l’enquête seraient devenus dans une période où le débat politique n’aurait pas envahi l’espace médiatique.


Ce que pensent les Belges en détail de la France et des Français

 

 

 

 

 

 

 

 


Le sentiment global des Belges envers la France

 

Question : Quand vous pensez à la France, avez-vous globalement des sentiments très positifs, assez positifs, assez négatifs ou très négatifs ?

L’un des principaux enseignements de ce sondage est le recul significatif du capital de sympathie que les Belges ont pour la France : même si la grande majorité des Belges garde un sentiment positif (77 % soit 22 % « très positif » et 55 % « assez positif »), cette proportion a diminué de 9 % en cinq ans.

17 % de la population belge a véritablement développé une aversion envers la France et les Français (ils n’étaient que 5 % il y a 5 ans, juste avant l’arrivée au pouvoir du Président Sarkozy), la sympathie reste un peu meilleure dans la partie francophone, elle se maintient mieux chez les hommes, et apparemment chez les plus jeunes ... Mais c’est précisément chez les plus jeunes que ceux qui ont le sentiment « très positif » est le plus faible.

Sentiment positif donc chez les moins de 35 ans ... mais sans grand enthousiasme.

 Sentiments globaux vis à vis des Français enquête 2012

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce que la France évoque pour les Belges

 

Question : Quand je vous dis « la France », à quoi pensez-vous directement ?

Si l’Hexagone reste souvent associé à un pays de vacances (plus qu’avant même) et de proproduction vinicole (également en progrès malgré le recul de la part de marché de vins français sur le marché belge), force est de constater que les associations d’idées avec la France ont en 5 ans (c’est-à-dire par rapport à notre sondage de 2007) fortement progressé en des matières qui semblent plutôt desservir l’image de la France que « l’enrichir ».

 Quand je vous dis la Frace  enquête 2012

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Omniprésence politique

La sphère politique prend largement pied dans les associations d’idées spontanées :

- les présidentielles que quasi personne n’évoquait il y a cinq ans sont mentionnées par 18 % des répondants de manière spontanée, preuve de l’intérêt très fort qu’y portent les Belges. Notons que les Belges ne mentionnent jamais spontanément François Hollande, la personnalité et le caractère de Nicolas Sarkozy semblent largement influencer les opinions belges envers la France et les Français. La campagne présidentielle française ne semble pas très « lisible » pour les citoyens belges (qui est candidat, qui ne le sera pas, qui se désiste, qui ne l’est pas...?). Les jeux politiques apparaissent plus clairement aux Belges qui ont été durant trop de mois exposés aux aléas de la vie politique.

- l’Europe, le sentiment européen que suscite la France, n’était jamais cité il y a 5 ans, mais à présent, 18 % de nos concitoyens l’évoquent spontanément en pensant à la France : Sarko est passé par là... il est tout de même Merkozy.


Le sentiment européen est très fort en Belgique : se battre pour l’Europe est valorisé, certes, mais l’Europe affiche actuellement lourdement ses difficultés de fonctionnement (en témoigne la situation de la Grèce, Italie...) et ce qui suscitait jusqu’il y a peu un sentiment positif (bonus d’image pour ceux qui se battent pour l’Europe) est actuellement en train de s’effilocher un petit peu, notamment du fait des « brouillages » qu’induit la campagne française (notamment les réticences de Sarko sur l’espace Schengen).

 

 

Une économie belge « cannibalisée » par la France ?

La sphère économique s’invite également beaucoup plus largement dans les associations d’idées spontanées avec la France ; ainsi les Belges évoquent spontanément les faillites qui ont impacté leur portefeuille et dans lesquelles les Français semblent, de l’avis de beaucoup, largement impliqués (ils pensent aux faillites de
Dexia et/ou de la Fortis...), les rachats d’entreprises belges ... en général vécus « douloureusement » ... mais peut-être pas des événements économiques qui influencent tous à la hausse les opinions que les Belges ont des Français.


En bref, l’image « carte postale » et « vacances » de la France est supplantée par l’image économique et européenne de ce pays... qui ne donne pas nécessairement l’impression d’aller si bien... et qui semble avoir dans les derniers mois commis quelques erreurs et adopté des réflexes « protectionnistes ».

Des notions plus négatives font cependant leur apparition dans le classement de nos associations spontanées : (rachat d’entreprises 6 % versus 0 % en 2007), armée / puissance militaire (5 % versus 0 % en 2007), et les récents événements en Libye semblent avoir influencé ces perceptions, « extrême droite / droite dure » (5 % versus 0 % en 2007).

 

 

Un France « plus dure »

 

Bref, il existe - parmi les jeunes surtout - le sentiment que la France s’est durcie, ce qui la rend (un peu) moins sympathique, aux yeux des jeunes essentiellement. Il est vrai que les moins de 35 ans acquièrent une autre ouverture sur le monde (compagnies low cost, voyage en Amérique du Sud, différentes formes de bénévolats ...). Les images traditionnelles de la France (Sud, Provence) s’éloignent progressivement de cette population.

 

 

Le sentiment global des Belges envers les Français

 

Question : Et quand vous pensez aux Français et aux Françaises, avez-vous globalement des sentiments très positifs, assez positifs, assez négatifs ou très négatifs ?

Comme pour le sentiment global envers la France, le sentiment global envers les Français est en recul significatif : de 81 % d’avis favorables, on passe à 73 % en 2012.

Le sentiment global reste donc majoritairement positif mais en recul sensible.

On constate une très légère différence entre les francophones et les néerlandophones, des avis assez comparables entre les hommes et les femmes, mais ici des perceptions très sensiblement moins bonnes chez les plus jeunes (moins de 35 ans). C’est sur cette frange de la population belge que les Français ont principalement perdu en sympathie. Ces variations sont au fond importantes en un « quinquennat », car nous le verrons, l’arrivée de Sarkozy au pouvoir a influencé significativement le degré de sympathie des Belges pour les Français.

Même s’ils voteraient plutôt pour Sarko, c’est surtout (par défaut), pour le côté sérieux / solide du personnage, pour son caractère européen marqué... mais pas pour le style plus « sophistiqué » et froid dont il imprègne l’image des Français.

 

 

Les défauts et qualités attribués aux Français


Question : Quelles sont les principaux défauts et qualités que vous reconnaissez aux Français et aux Françaises ?


Le ressenti global (somme des réponses positives) est en baisse sensible, particulièrement parmi les plus jeunes, dont les sentiments envers « la France » sont plus « légers » que parmi leurs aînés, hormis l’idée que la France est plus « européenne » qu’avant - vraisemblablement grâce aux activités de Nicolas Sarkozy.

Aucune valeur ou idée positive n’est en progrès, à l’inverse, des idées négatives croissent significativement depuis ces cinq dernières années :

« menteurs » (+6 % entre 2007 et 2012),

caractère « non-accueillant » (+6 %) ,

« racistes » (+6 %),

« égoïstes » (+5 %)

« machos » (+3 %).

D’une manière ou d’une autre, pas moins de 21 % des Belges estiment aujourd’hui que la France s’est « durcie ».

Qualité et défauts des Français enquête 2012

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Défauts des Français enquête 2012

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

L’image des Français résidant en Belgique

 

Un Belge sur trois pense que la présence des Français en Belgique continue à progresser. Une proportion très comparable à celle que nous avions mesurée il y a cinq ans.

En tout cas, « personne » ne pense que les Français quittent la Belgique.

Cette évolution de la présence française dans le Plat pays est presqu’exclusivement ressentie par les Flamands. Le ressenti est également plus marqué chez les plus jeunes, et plus singulièrement davantage chez les hommes que chez les femmes.


Malgré cette impression importante de l’évolution de la présence française en Belgique, l’estimation moyenne du nombre de résidents français reste sous-estimée et stable par rapport à 2007 : estimation moyenne 2012 : 76.000, estimation moyenne 2007 : 78.000. Alors que les chiffres enregistrés dans la réalité tournent autour de 200.000 Français installés sur le territoire belge ! Les francophones estiment un nombre nettement plus élevé de résidents français que ne le font les Flamands... mais néanmoins, à peine un francophone sur cinq a une estimation à peu près correcte du nombre de résidents français.

 

 

Les motivations des Français à venir s’installer en Belgique, selon les Belges

 

Question : à votre avis, quelles sont les raisons qui poussent des Français à venir s’installer en Belgique, que ce soit provisoirement ou définitivement ?

La perception largement dominante est que les Français viennent s’installer en Belgique pour des raisons économiques : pour « travailler » (le sentiment dominant est qu’ils viennent y exercer des fonctions managériales/de direction et/ou de hauts fonctionnaires européens), pour
des raisons fi scales (cet item progresse de manière significative par rapport à 2007). De ces chiffres et au travers des commentaires collectés informellement lors des entretiens téléphoniques, on ressent clairement le sentiment majoritaire
des Belges : les Français qui viennent s’installer en Belgique sont (très) aisés et appartiennent à la « caste dirigeante » ... ce qui - nous le verrons - ne crée pas de sentiment négatif, bien au contraire.

Une seconde motivation importante semble être l’enseignement : certaines spécialités (études supérieures et/ou universitaires) seraient plus accessibles ici qu’Outre-Quiévrain. Cette perception est en hausse par rapport à 2007. En troisième motivation perçue vient
la qualité de vie en Belgique qui attirerait encore plus qu’avant nos voisins français.

Mais globalement, c’est le ressenti de la motivation économique qui domine de loin dans les perceptions... sans que cela ne crée la moindre antipathie malgré les événements récents (Fortis, Dexia, Suez...) qui ont laissé des traces dans l’opinion belge.

 

Raisons des Français qui sinstallent en Belgique enquête 2012

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le sentiment global des Belges envers les Français résidant en Belgique

 

Question : Et quand vous pensez à la présence des résidents français en Belgique, avez-vous globalement des sentiments très positifs, assez positifs, assez négatifs ou très négatifs ?


Les sentiments des Belges envers les résidents français sont très majoritairement positifs et même en hausse par rapport à 2007 : 91 % des Belges ont en 2012 une opinion positive des résidents français alors que cette proportion était (déjà) de 81 % il y a cinq ans.

En décalage donc avec l’opinion globale que les Belges ont de la France et des Français (vivant en France).

Certes, la « relation d’attachement » n’est pas très forte (22 % ont un avis « très positif » (14% en 2007) et 69 % un avis « positif » sans plus). Cette opinion positive mais « un peu molle » est transversale dans toutes les strates de la population (par exemple : comparable chez les francophones et chez les Flamands).

Le sentiment de « personnes comme les autres », « qui nous ressemblent », « bien intégrées »... bref, de personnes simples, pas différentes malgré leur appartenance majoritaire (perçue) à des catégories socioprofessionnelles (très) élevées. Les Français de Belgique semblent clairement avoir intégré aux yeux des Belges une forme de simplicité et d’accessibilité à la belge.

 

Image des Français en Belgique enquête 2012

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Perceptions du vécu des Français résidant en Belgique

 

Question : à votre avis, quelles sont les qualités que les Français résidant en Belgique reconnaissent à la Belgique ? Quelles sont les difficultés qu’ils peuvent rencontrer ?

La liste des avantages et des qualités que les résidents français reconnaîtraient à la Belgique s’intensifierait fortement par rapport à ce que nous avions mesuré en 2007.

Ainsi, le ressenti des avantages suivants progresse (très) significativement : on trouve d’abord les avantages fiscaux, la qualité relative du logement, l’offre culturelle, mais aussi le côté « ouvert » de la Belgique (multiculturalité)...


Alors qu’à l’inverse, dans le même intervalle de temps, les difficultés linguistiques s’atténueraient (la langue de Vondel ne serait plus une aussi grande difficulté qu’auparavant)...

Cela est peut-être dû au fait qu’on imagine surtout les Français travaillant à l’Europe ou dans des grandes entreprises multinationales (françaises). Les tracasseries administratives se réduiraient également. Pas de doute, de l’avis unanime des Belges : les Français qui se sont installés sur leur territoire sont parfaitement heureux. Ce sentiment est sans doute lié à la représentation sociale que se font les Belges des résidents français. Ils se les imaginent en effet avant tout comme des personnes (très) privilégiées d’un point de vue social.



Ce qu’il faut retenir...

 

L’image de la France en recul

 

L’image de la France et des Français en Belgique reste majoritairement bonne à très bonne. Cette vision est néanmoins en recul significatif. Les moins de 35 ans particulièrement sont « en éloignement » avec la France (notamment lié à l’attraction pour des destinations dignes d’intérêt plus lointaines). Globalement, les raisons de cet « éloignement » sont les suivantes : la France de Nicolas Sarkozy semble plus « dure », des valeurs importantes pour les Belges leur semblent quelque peu ébranlées en France (montée du racisme, de l’égoïsme, sentiment d’une versatilité, voire d’une manipulation politique progressent fortement.

Pour les Belges, la France a « agressé » la Belgique au niveau économique sans que ses responsabilités soient clairement exprimées, on suppose un « rôle néfaste » dans l’affaire Fortis, dans l’affaire Dexia, dans le coût de l’énergie en Belgique (Suez) - beaucoup de sondés indiquent : « la Belgique, le pays où le citoyen paye le plus cher son énergie ! » - ou dans les rachats de sociétés (même si aucun nom précis d’entreprises rachetées n’est donné). Pour plus ou moins 25 % de l’opinion belge, il existe un sentiment confus d’un réel « impérialisme économique français ».

Un durcissement informel semble ressenti : moins de tolérance, des manifestations racistes, de la versatilité... Un opportunisme politique ?

L’idée « d’égoïsme » apparaît, le sentiment d’un peuple paradoxalement ouvert sur l’Europe mais en même temps en repli sur lui-même !

L’idée que les Français viennent de plus en plus nombreux en Belgique s’accompagne d’un sentiment puissant qu’il s’agit de Français de la « caste économique » (UE et privé confondus) des Français très aisés. Ce qui confirme la certitude des Belges à propos des raisons fiscales de l’arrivée massive des Français.

 

L’image des Français de Belgique en hausse

Malgré le statut économique / sociologique qui leur est conféré, les résidents français sont presque unanimement appréciés.

Le caractère socioéconomique des résidents français n’impacte pas - même en temps de crise économique - le sentiment très positif que la population belge lui accorde.

Le sentiment majoritaire, très majoritaire même est que les Français se sentent bien en Belgique !

 

Les intentions de vote des Belges pour la présidence française : Nicolas Sarkozy

 

La Belgique voterait nettement en faveur de Nicolas Sarkozy, tant les francophones que les Flamands : étonnant de constater que même dans la partie francophone du pays, Sarkozy est devant François Hollande - on dira, compte tenu des marges d’erreur, que les scores sont équivalents/comparables. En effet, le sud du pays vote traditionnellement plus à gauche que le nord. Dans le nord, en Flandre donc, Sarkozy fait un score largement supérieur à celui de son opposant socialiste. Traditionnellement, la Flandre vote beaucoup plus à droite que la Wallonie et Bruxelles. Les jeunes, qui votent également en général plus à gauche que leurs aînés placent Hollande significativement devant Sarkozy. Dès 35 ans, l’ordre s’inverse et la préférence chez les plus de 55 ans atteint des scores « quasi nord-coréens ».

Intéressant également de constater que François Bayrou (centriste) score honnêtement (on l’assimilerait à un CDH en Belgique) et que le « remuant » Jean-Luc Mélenchon ne laisse pas insensible en Belgique où l’extrême gauche est cependant très peu représentée sur l’échiquier politique.

Marine Le Pen ne séduit que très peu, même si elle révèle l’existence d’un électorat d’extrême droite dans la partie francophone du pays, électorat qui du fait de l’absence totale de représentants du Front National wallon ou bruxellois capable d’aligner deux mots cohérents, n’a pas l’occasion d’exprimer sa sensibilité ni dans les sondages, ni dans les urnes. Le sondage confirme auprès des Belges qu’Eva Joly constitue de la part des Verts une erreur de casting historique. À peine 3 % des Belges (4 % des francophones) voteraient pour la candidate écologiste, alors que dans le Sud du pays, les écologistes ont un vrai capital de sympathie chez environ 15 % des électeurs au total.

 

« sarko président ! »

 

On ne l’apprécie probablement pas pour tout et sa « froideur » impacte probablement fortement le sentiment négatif envers la France et envers les Français... Mais son caractère européen très marqué et le dédouanement qu’on lui accorde sur ses propos racoleurs d’extrême droite n’altèrent pas trop, au final, la confiance que lui accorde le peuple belge - euroconvaincu - en l’absence d’un candidat de gauche suffisamment convaincant !

 


Le déroulement de l'enquête

 

Dans le cadre de cette étude, nous avons interrogé un échantillon strictement représentatif de 1.007 Belges âgés de 18 à 75 ans : il s’est agi d’enquêtes téléphoniques auprès d’un échantillon constitué par quotas sur les principaux critères sociodémographiques (province, sexe, âge, classe sociale), les appels ont été effectués à partir de notre call center de Bruxelles, (45 stations CATI -Computer Assisted Telephone Interviewing), le questionnaire a eu une durée moyenne d’administration de l’ordre de 12 minutes, prise de contact et questions signalétiques comprises, l’étude a été con ée à une équipe de 20 enquêteurs qui ont été briefés en détails sur les objectifs de l’étude.

Ce briefing a été réalisé oralement dans nos bureaux, les enquêtes ont été bien entendu réalisées dans les 2 langues, conformément à la répartition linguistique de la Belgique, les entretiens ont été réalisés dans le strict respect des normes de qualité EMRQS (Efamro Market Research Quality Standards – Normes selon lesquelles Dedicated Research est certifié) ainsi que du code de conduite ESOMAR.

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