Les scouts en Belgique

Vendredi 20 avril 2012 | Texte : Julie Galand

Les scouts belges, cathos ou pas ?


Si la dimension spirituelle fait partie du programme de tout mouvement scout, la fédération laisse à l’appréciation de chaque unité, selon ses appartenances, le choix d’en définir la nature, fût-elle athée. Dès lors, elle ne semble pas en mesure d’évaluer la proportion de croyants parmi ses adhérents. Mais Akela, le chef louveteau que nous avons rencontré, confirme les nombreux témoignages que nous avons recueillis : « La plus grande partie des scouts actuels n’est plus vraiment catholique. S’il reste des références dans nos chants par exemple, la fédération propose aussi d’autres chants.Nous, nous avons décidé de garder ces traces, un peu par habitude. Avant, on faisait aussi parfois venir un prêtre, tout en lui expliquant au préalable que tous les enfants n’étaient pas croyants. Cette fois, on n’en a pas trouvé et c’est pas plus mal. » 


Néanmoins, lors de la Promesse à laquelle nous avons assisté chez les éclaireuses, un prêtre avait été invité pour compléter ce rituel scout par une messe de circonstance. « Nous en avions perdu l’habitude, nous explique Chinkara, l’une des animatrices. Mais nos éclaireuses sont pour la plupart issues de la bourgeoisie catholique de Namur, et leurs parents nous en ont fait la demande. Même si l’on n’est pas croyant ou pratiquant, comme moi, beaucoup de détails de nos rites sont surtout vus comme appartenant à la tradition scoute. Finalement, l’idée de certains chants et prières est surtout de dire “merci de ce jour d’existence“. Le père Fabien, ancien scout originaire de Namur, nous explique les raisons de sa présence lors de la Promesse de cette troupe : « Je connais bien cette troupe de Namur. Elle invite souvent un prêtre lors de la Promesse, mais aussi lors de certaines réunions de staff, et au début de l’année. Le fait d’être ensemble et dans la nature comme ça, je pense que ça ouvre au spirituel, et cela donne plus de beauté à la foi, qui n’a pas toujours une aussi belle image. »

 

Folklore et symbolique



La symbolique est essentielle dans le scoutisme, car elle contribue à créer un lien entre chacun, et accentue la dimension initiatique de certains événements. Par exemple, lors de la totémisation, après une série d’épreuves, le scout se voit attribuer un nouveau nom, en référence à un animal. Il est ensuite invité à brûler un papier sur lequel il a écrit son ancien nom : désormais, il ne sera plus appelé par ses camarades que par son nom de totem. De même, le « salut scout », qui consiste à lever trois doigts de la main en maintenant l’auriculaire sous le pouce, signifie « le fort protège le faible ». Quant au foulard, aux cris de patrouilles et autres slogans inventifs et humoristiques, ils ont aussi pour effet de renforcer la cohésion au sein des  groupes. Il en va de même pour le langage spécifique qu’ils utilisent. D’ailleurs, est-ce qu’un non-scout aurait la moindre chance de comprendre une phrase telle que celle-ci : « Frère gris a organisé un hike plutôt que des mowhas pour les sizaines pendant qu’Akela demandait à Alezan de s’occuper du tally pendant la veillée » ? (traduction : le second chef a organiséune randonnée plutôt que des ateliers pour les groupes de six louveteaux pendant que le chef demandait à l’un des scouts de s’occuper du carnet de bord pendant la soirée).

 

Valeurs fondamentales 


« A la base du scoutisme stricto sensu, il y a un projet de développement de l’enfant dans toutes ses dimensions : physique, sociale, intellectuelle et morale ou spirituelle. Le but final est d’en faire un individu autonome, libre, responsable, conscient et équilibré, le tout par une méthode visant l’apprentissage par le jeu », nous explique Annick Hoornaert. « L’accent est mis sur l’action, la découverte, la nature, ainsi que sur l’importance de la notion d’engagement vis-à-vis de la société, mais aussi de soi-même, et des objectifs que l’on s’est fixés. » Pour Claire, alias Chinkara, chef scoute depuis quatre ans, le scoutisme est avant tout une activité sociale : « C’est un lieu de rencontre, de partage, où l’on apprend à vivre en groupe, à écouter les autres, à nuancer ses propos, bref à prendre sur soi tout en développant une certaine maturité. »

 

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