Les pratiques de santé qui n'existent pas en France - L'euthanasie

Lundi 18 juin 2012 | Texte : Franceline Beretti

L’euthanasie

 

En Belgique, l´euthanasie est reconnue comme une possibilité pour chaque malade depuis 2002. 

On peut exprimer ses intentions en terme de fin de vie en remplissant une « déclaration anticipée de volonté ». Dans cette déclaration, le patient exprime clairement ses choix pour le cas où il ne serait plus conscient (s´il est dans le coma, par exemple). En dehors de cette déclaration, une euthanasie peut être pratiquée pour un patient qui demande expressément à mourir, « de manière répétée et sereine ». Il doit souffrir d´une maladie incurable, avec des souffrances physiques ou psychiques graves, et ne pas subir de pression extérieure. La mort ne doit pas obligatoirement être imminente. 

Pour bénéficier de cette différence de législation, il faut être suivi par un médecin belge : la loi ne mentionne aucune obligation de résidence. D´après Philippe Lohéac, délégué général de l´ADMD France (association pour le droit de mourir dans la dignité), certains Français du nord de la France se renseignent sur le processus à suivre pour pouvoir bénéficier de cette aide à mourir le moment venu. « Mais il faut être très fort intellectuellement pour faire cette démarche, précise-t-il. Partir de chez soi, s´éloigner de ses proches pour mourir n´est pas simple. De notre coté, nous n´encourageons pas forcément les gens à aller en Belgique : nous ne voulons pas lui donner cette réputation sulfureuse comme peut l´avoir, de manière injuste d´ailleurs, la Suisse.» La loi belge exige de toute façon une relation étroite entre le médecin et son patient : il n´y a donc pas de possibilité de venir en Belgique pour mourir sans l´avoir préparé et sans avoir entretenu des rapports réguliers et sur la longue durée avec son médecin.

 

Le rapport à la mort en Belgique et en France

Comment expliquer que depuis presque 10 ans, la Belgique autorise l´euthanasie, alors qu´en France il y a toujours un refus de légiférer sur la question ?

Pour Jacqueline Herremans, présidente de l´ADMD Belgique, le statut du médecin joue beaucoup dans cette différence. « Aux Pays-Bas, avant même l´autorisation de l´euthanasie, les médecins plaidaient pour une loi allant dans ce sens. Quand le débat a eu lieu en Belgique, l´Ordre des médecins a été attentiste et ne s´est pas vraiment prononcé. En France, il est clairement contre. En fait, les médecins français sont encore dans la position de ceux qui savent mieux que tout le monde et mieux que le patient lui-même ce qui est bon pour lui ! ». Jacqueline Herremans pense aussi que l´influence des Catholiques est, contrairement à ce que l´on pourrait penser, plus forte en France sur le dossier. « On va inviter tel évêque dans les débats juste pour avoir son point de vue, en tant que catholique. Mais en quoi est-ce pertinent ? D´ailleurs, la communauté catholique est divisée sur le sujet, tout comme la société dans son ensemble. »

 

 

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