Quel carburant choisir ?

Mercredi 15 janvier 2020 | Texte : David Leclercq

Depuis 2015, le Diesel est en chute libre alors qu’il se taillait la part du lion à cette époque. Désormais, le moteur à essence est revenu en force tandis que les hybrides, hybrides rechargeables et les électriques montent progressivement en puissance. Mais que choisir ?

Depuis 2015 et l’affaire des moteurs truqués chez Volkswagen, le Diesel est tombé en désuétude. Plus polluant intrinsèquement que le moteur à essence, il avait toutefois tenté de s’amender à grands coups de technologies, mais ces efforts ont été réduits à néant. Aujourd’hui, la part de Diesel pour les voitures neuves est passée à 30% alors que ce carburant s’octroyait 70% de parts de marché auparavant. Grand gagnant de l’opération, le moteur à essence est du coup revenu en force, mais il n’est pas le seul. En effet, les technologies alternatives sont aussi de la partie : hybrides, hybrides rechargeables, voiture électrique ou à hydrogène.

Le Diesel
Le Diesel est donc le grand perdant de ces dernières années. Son avantage d’une moindre consommation est aujourd’hui contrebalancé par un prix à la pompe plus élevé, mais aussi par un prix d’achat plus élevé justifié en partie par les technologies de dépollution. Mais en réalité, le grand problème du Diesel, c’est que personne n’en veut plus et surtout pas les politiciens qui ont décidé de le bannir des villes. Résultat : une décote plus importante sur le marché et un mouvement de foule qui va privilégier d’autres solutions énergétiques. Bien qu’intrinsèquement plus polluant (ce qui est moins bien pour la qualité de l’air donc), le Diesel émet toutefois moins de CO2 que les voitures à essence. Son utilisation est évidemment à proscrire en ville ou pour de courts trajets (moins d’une demi-heure) où les organes de dépollution n’ont pas le temps de chauffer et donc d’être efficaces ou opérationnels. En revanche, pour qui effectuer quotidiennement de longs trajets, l’option reste intéressante de par sa consommation moindre. Pour les Diesel modernes et neufs (ou récents), les restrictions de circulation dans les villes sont encore très limitées. Reste à savoir ce que nous réserve l’avenir...

L’essence
L’essence a donc effectué son retour en grâce, car ce type de moteur est considéré comme moins polluant. Ce qui n’est que partiellement vrai. En effet, depuis qu’ils sont passés à l’injection directe, les moteurs à essence émettent eux aussi des particules et des oxydes d’azote, comme les Diesel. Certes, en quantités moindres, mais tout de même... Les seuls filtres imposés sont ceux pour les particules, mais pas encore pour les NOx (oxydes d’azote). Le moteur à essence convient en tout cas à celles et ceux qui effectuent de petits trajets urbains ou périurbains. Cela dit, il est aussi de plus en complus compétitif sur autoroute où il consomme de plus en plus raisonnablement. Ce n’est pas encore le niveau d’un Diesel, mais on s’en rapproche... Reste que l’essence est très demandée sur le marché : ce type de voiture a pris 20% de valeur sur le marché de l’occasion qui ne parvient plus à satisfaire la demande.

L’hybride
On parle aujourd’hui de voitures hybrides à tous les coins de rue. Pourtant, il faut distinguer hybride et hybride. En effet, il y a ce qu’on appelle les microhybridation (12 ou 48V) qui ne sont pas vraiment des systèmes hybrides. Il s’agit simplement d’une assistance électrique qui aide le moteur thermique dans son effort, mais la machine à électrons ne peut en effet pas assurer seule le déplacement de la voiture. Ce qui n’est pas le cas de l’hybride parallèle classique (type Toyota) où une batterie d’une capacité de 1 à 2 kWh suffit à déplacer la voiture sur plusieurs centaines de mètres, voire sur plusieurs kilomètres lorsque les conditions sont réunies. Ces vraies hybrides (mais non rechargeables dans le sens où elles le sont automatiquement par le moteur thermique) sont proposées à des prix très raisonnables, souvent même un peu inférieurs à ceux des Diesel modernes. Cela dit, elles sont toutefois moins à utiliser que ces derniers sur les autoroutes où le recourt à la partie électrique est pratiquement nulle. Ces engins conviennent donc, comme les essence, particulièrement aux petits et moyens déplacement où la partie électrique permet d’égaler la consommation au niveau de celle d’un Diesel.

L’hybride rechargeable
Enfin, la voiture hybride rechargeable combine les avantages d’un modèle thermique et ceux d’une (petite) électrique. Ici, la batterie embarquée permet d’effectuer selon le modèle considéré entre 30 et 50 km réels. Ce qui correspond déjà à une bonne part des déplacements quotidiens des gens entre domicile et lieu de travail. L’avantage de la formule tient dans le fait que lorsqu’il faut voyager plus loin, le moteur thermique (essence dans 95% des cas) prend le relais. Très bien, sauf que cette voiture ne fait sens que si on recharge autant que faire se peut. Et les études montrent que rares sont les propriétaires qui jouent le jeu. Car ces hybrides sont souvent choisies pour des raisons fiscales (déductibilité à 100%), à condition de respecter le ratio masse/capacité de batterie (concrètement 0,5 kWh/100 kg). Notons que ces modèles sont aussi nettement plus chers que les autres. D’où la question : ne faudrait-il pas passer directement à l’électrique ?

La voiture électrique
C’est clairement la formule d’avenir, d’autant que les capacités des batteries – et donc l’autonomie – progressent sans cesse et que les prix baissent. Cela dit, il est vrai que la voiture électrique fait encore peur, notamment pour l’autonomie et le temps de recharge. Or, la formule est sans doute envisageable pour beaucoup qui passent toute leur journée au bureau. Et puis, avec des autonomies qui atteignent voire dépassent les 400 km, on ne peut plus parler de rayon d’action restreint !

La voiture au CNG
Les voitures fonctionnant au CNG utilisent le gaz naturel, tel qu’il arrive dans nos habitations pour le chauffage. C’est un carburant de transition très intéressant, car il permet de réduire particules et NOx de 30 à 70%. En outre, le gaz naturel est peu coûteux à l’usage même si le coût d’achat de la voiture est un peu plus élevé. Comptez de 2000 à 3000 € de plus que pour un modèle à essence, ce qui place le moteur CNG au même prix qu’un Diesel. La Belgique comptabilise aujourd’hui 140 stations-service. Mais il n’y a pas de mouron à se faire puisque lorsque le réservoir de gaz est vide, il reste encore celui d’essence – comme c’est le cas pour une voiture LPG. Pour les gros rouleurs, le CNG est clairement une très belle alternative au Diesel !

L’hydrogène
La voiture à hydrogène est encore balbutiante. Il s’agit en fait d’une voiture électrique, mais dont l’électricité est produite à bord à partir d’hydrogène. Cette technologie est tout à fait au point et fiable, mais en raison de son prix (80.000 €), elle reste peu accessible tandis que le nombre de stations de ravitaillement (3 en Belgique) empêche que cette technologie se diffuse plus largement. Bref, il faut encore un peu attendre.

 

 

 

Newsletter

L'agenda

JV en kiosque - Abonnement

AVRIL 2022

cover JV86

 

 

  • Enquete: L'essor des cercles privés
  • Spécial montres: Design et innovations
  • Escapade, Bordeaux sans modération

 

 

 

Do you speak belge?

Quelques expressions belges et leur explication :