Courtrai

Paru dans JV23, fév-mars 2011 - màj déc 2016 | Texte : Sophie Dauwe - Nathalie Buet

Comme Louvain et Malines, Courtrai s’est bâtie sur les rives de la Lys. De cette dernière jusqu’à l’Escaut s’est longtemps étendu l’ancien pays du Courtraisis, dès 853 dirigé par un comte avant d’intégrer, moins d’une décennie plus tard, le Comté de Flandre, principauté du royaume de France. Des terres stratégiques et prospères dont Courtrai devint dès 1071, capitale de châtellenie. Fortifiée au IXe siècle, la ville apprend très tôt à tirer parti de la rivière dont elle détourne le cours pour s’entourer de douves.

Une longue tradition de fabrication du lin

Elle exploite aussi les qualités de son eau pour fabriquer peu à peu des draperies, et surtout du lin de grande qualité, qui feront dès le XIIIe siècle la renommée de ses marchands et artisans. Le commerce du textile et du lin n’a d’ailleurs jamais cessé et aujourd’hui encore, on peut acheter au Musée Broel, au Musée du Lin et dans divers commerces de la ville, de superbes nappes damassées et du linge de maison de la marque Libeco-Lagae, témoin vivant de la fusion des deux plus grandes filatures du XIXe siècle.

Courtrai dans la Bataille de Cent ans

De son passé, Courtrai retient avant tout la bataille des Éperons d’Or, marquant le début de la guerre de Cent Ans. Un 11 juillet 1302, les fiers cavaliers de Philippe le Bel, bien décidés à mater les rebelles flamands, encerclent Courtrai… Attirés dans les marais de Groeninge par une soldatesque tout juste armée de lances, les troupes françaises pourtant en surnombre connaîtront une cuisante défaite.

Les trophées orneront un temps l’église Notre Dame de Courtrai, avant d’être récupérés par la France et portés à Dijon.

Au coeur de l’ère féodale, ce fait d’armes, symbolique de la victoire du peuple sur les aristocrates, des fantassins sur la cavalerie et du vassal sur son suzerain, galvanisera l’identité flamande. Ce n’est donc pas un hasard si la date du 11 juillet a été choisie pour la fête annuelle célébrant la communauté flamande.

Quelques vestiges du Moyen-Age et de la Renaissance

À 25 km de la métropole lilloise, Courtrai dont les campagnes sont parsemées de superbes moulins à vent a été copieusement bombardée durant la Seconde Guerre mondiale.

Si les amoureux d’architecture médiévale et Renaissance ne seront pas déçus, ils en auront vite fait le tour… Véritable point de repère, sur la Grand place relookée par l’urbaniste Bernardo Secchi, se dresse le petit beffroi avec ses deux jacquemarts, Manten & Kalle, frappant les heures dans leurs habits d’or.

Il y a aussi l’hôtel de ville avec sa façade ornée des statues des comtes de Flandre et bien sûr, les emblématiques Tours Broel protégeant l’un des ponts sur la Lys.

Mais le plus charmant vestige du passé, c’est le béguinage, patrimoine de l’UNESCO, assurément le plus charmant de Belgique. Les maisonnettes baroques réparties autour de deux placettes et d’impasses sont en grande partie restaurées et accueillent artistes et intellectuels d’un certain âge en quête de quiétude. Ce havre de paix est d’autant plus étonnant qu’il est situé au coeur de la ville, à deux minutes à pied des artères commerçantes, toutes piétonnes comme souvent dans les plus jolies villes de Flandre.

 

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