Anne-Laure Detilleux, ambition solidaire

Paru dans JV32, septembre 2012 | Texte : Aurélie Koch, Photos : Serge Anton

Cette photojournaliste accomplie s’est lancée dans le projet de Green Up !, le premier festival de films de « green economy » en Europe, qui aura lieu à Bruxelles en octobre.

Anne-Laure Detilleux a choisi Bruxelles pour monter un festival de films « vert », sur le modèle du Festival du film d’Environnement de Paris.

En deux ans, son projet s’est affiné et du 8 au 23 octobre prochain, « Green Up ! » présentera des films et des rendez-vous ayant pour sujet l’économie verte.

Cette volonté d’élargir son action à l’Europe est à l’origine de son installation à Bruxelles, même si ce déménagement et cette prise de position verte sont le résultat d’un parcours personnel qui remonte beaucoup plus loin.

« La décision de monter ce festival est l’aboutissement d’un processus personnel très long. Depuis que je suis toute petite, je veux faire de l’humanitaire. Mes parents nous ont sensibilisé très tôt, ma soeur et moi, aux différences sociales et culturelles. Ils nous emmenaient deux fois par an à l’étranger. être une fille, née en Europe et ayant accès à l’école, aux soins, à la liberté d’expression, est une chance dont j’ai pris la mesure dès mon enfance, grâce à ma mère. Côté environnement, elle nous équipait aussi de seaux et de gants et nous envoyait ramasser les déchets laissés par les touristes sur les plages de nos vacances. Des petits gestes précurseurs pour l’époque, qui laissent des traces profondes.

Quand j’ai achevé ma scolarité, je me suis tournée vers le photojournalisme, et mon premier sujet de reportage à été les ambulances à Ramallah, en Palestine. J’avais trouvé ma voie. Je faisais des reportages, et je participais à des missions pour le CICR en même temps. La photo avait un côté frustrant, il manquait le son. Je me suis donc intéressée à la vidéo, mais c’était difficile.

L’humanitaire de terrain est un travail compliqué à gérer, je suis allée vers des choses plus légères pendant quelque temps. Il y a un peu plus de deux ans, à Paris, je suis sortie d’une projection au Festival du film d’environnement, et je me suis dis : ‘voilà, je vais moi aussi monter un Festival’.

C’est un projet concret, actif, qui regroupe tout ce qui me touche : la vidéo, l’humanitaire, la conscience citoyenne qui va au-delà de ma petite vie. J’ai donc décidé de venir à Bruxelles, de mettre en place ce festival, de l’orienter vers l’économie, avec les aides précieuses et complémentaires d’Hélène Rist et Stéphane Roumieux.

L’économie est incontournable dans nos sociétés, mais elle a remplacé trop de données, l’humain et la nature ne sont plus au centre. Nous devenons pyromanes de notre propre maison, et j’espère que ce festival va nous aider à réfléchir à des solutions concrètes. »


Site : greenupfilmfestival.be.

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