L’Ommegang

Paru dans JV13, Juin-juillet-août 2009 | Texte : Stéphanie Riis-Madsen, Photos : Nicolas Tosi

2.000 costumes, 800 paires de chaussures et 1.400 figurants à gérer.

Paul Le Grand, actuel vice-président de l’Ommegang, nous reçoit dans les immenses entrepôts de plus de 2.000 m2 de l’association, près de la gare du midi. L’organisation y emploie une petite dizaine de personnes à plein temps comme des couturières, des accessoiristes ou du personnel plutôt administratif… sans compter les aides ponctuelles venues de l’extérieur.

Au deuxième étage, le peintre Didier Mouton, est chargé entre autres de reproduire les blasons des caparaçons (les couvertures d’apparat des chevaux ornés des blasons de la famille à laquelle ils appartiennent). Il nous fait découvrir le langage de la science héraldique.

Au premier étage, Paz, une des 4 couturières « permanentes », réajuste les costumes transmis de mère en fille.

Roél Jacobs veille à ce que la reconstitution historique soit la plus fidèle possible. Il s’appuie sur les tableaux et l’iconographie d’époque : chaque habit, chaque coiffe, chaque arme, chaque rang doit être la reproduction fidèle de son modèle d’origine, vieux de cinq siècles.

Vincent, l’accessoiriste, nous mène aux hangars qui abritent entre autres les géants dont l’archange saint Michel terrassant le dragon qui est aussi le symbole de Bruxelles, ou le Cheval Bayard, destrier imaginaire des chansons de geste de la littérature médiévale qui détiendrait des pouvoirs magiques, parmi lesquels celui de s’adapter à la taille de ses cavaliers.

 

Des acteurs descendants d'acteurs

Mais l’une des plus grandes particularités de l’événement réside dans le fait que les costumes d’époque sont portés par les descendants des familles présentes lors de la visite de la Cour de Charles Quint.

Paul Le Grand avoue qu’il a lui-même commencé très jeune au sein de l’équipage de chasse créé par sa grand-tante, laquelle fut la première femme fauconnière de haut vol. Chez les Le Grand, la relève est d’ailleurs assurée : Jacques, le fils de Paul, a quatre ans et déjà deux éditions d’Ommegang derrière lui ! L’engouement des figurants pour l’événement ne semble donc pas faiblir avec le temps, au contraire : les descendants revêtent avec une certaine fierté les habits de leurs ancêtres et ont l’impression d’apporter leur pierre à l’édifice de l’Histoire.

Puisque la procession ne fait l’objet d’aucune répétition, on compte ainsi sur la tradition verbale pour que se transmette de père en fils le rôle de chacun. Sans doute est-ce là ce qui touche tant les étrangers, venus de nombreux pays pour assister à ces scènes : au-delà de l’Histoire reconstituée, c’est la petite histoire des familles représentées « comme à l’époque » qui crée le caractère unique de ce cortège folklorique.

 

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