Promenade aux jardins de la Maison d'Erasme
« Érasme se levait avec le jour et travaillait jusqu’à 13h-14h. Les après-midi étaient réservés à l’otium, au loisir. Il écrivait ses lettres (sa correspondance est riche de 20.000 lettres), voyait ses amis... À cette époque, la conscience de la mort était très présente et avec elle, la volonté de profiter de la vie » explique Alexandre Vanautgaerden.
Érasme appréciait beaucoup les jardins et aimait s’y promener. C’est donc tout naturellement que deux jardins sont aménagés derrière la maison : un jardin des maladies dessiné par René Pechère en 1987 et un jardin philosophique en 2000.
Le jardin des maladies
Le premier fait vivre une centaine de plantes médicinales qu’Érasme utilisait pour se soigner. À chaque maladie, sa plante remède comme le ellébore vert pour la goutte.
Érasme était souvent malade voire hypocondriaque et redoutait particulièrement la peste dont étaient morts ses parents.
Le conservateur et le botaniste Georges Mees ont compulsé les ouvrages de botanique du XVIe siècle, les lettres d’Érasme et les lettres diagnostic des médecins du savant pour trouver les plantes utilisées à l’époque.
Le jardin philosophique
Le jardin philosophique a été imaginé par l’architecte Benoît Fondu. Avec le conservateur, ils ont voulu faire référence aux voyages d’Érasme en Europe et ont mis en scène des paysages de plantes typiques que l’humaniste a pu observer pendant ses périples aux Pays-Bas, en Angleterre, vers Bâle, vers Rome.
Quatre artistes contemporains (Marie-Jo Lafontaine, Bob Verschueren, Catherine Beaugrand et Perejaume) ont aussi aménagé dans le jardin des « chambres philosophiques » comme cette chambre de vision de l’artiste espagnol Perejaume concue avec 11.500 lentilles de verre qui permet de voir le jardin autrement ou ces bassins en forme de feuilles qui reprennent les aphorismes en latin des « Adages » d’Érasme. Parmi eux, Festina Lente (Hâte-toi lentement), Ubi bene, Ibi patria (la patrie est là où l’on se sent bien), Difficilia quae pulchra (Les belles choses sont difficiles) ou encore Ubi amici ibi opes (Là où sont les amis, là est la richesse...). L’amitié était en effet une valeur fondamentale pour Érasme.
En sortant de la Maison d’Érasme, n’hésitez pas à aller faire un tour au plus petit béguinage de Belgique (huit béguines y habitaient) un peu plus haut en sortant. Deux petits bâtiments dont le plus vieux date de 1252 entourent un jardin clos. Le béguinage est transformé aujourd’hui en musée d’art religieux et d’arts populaires. Il est l’un des plus anciens musées communaux de Belgique. À côté, se trouve la Collégiale des Saints-Pierre et-Guidon. Au Moyen Âge, la collégiale jouit d’une certaine renommée grâce au culte de Guido (950-1012), le saint protecteur du bétail canonisé au XIIIe siècle et vénéré pour ses pèlerinages au Saint-Sépulcre à Jérusalem et ses miracles. Elle est aussi une étape importante sur la route du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle.
En sortant de la Maison d’Érasme, vous souhaiterez peut-être approfondir votre connaissance du latin. Sachez que la Fondation Melissa organise un cycle d’initiation de deux ans basé sur une méthode danoise. Vous apprendrez les bases de la grammaire latine et serez apte à lire les auteurs à la fin de la formation !
Cours à partir du premier mercredi d’octobre de 18h à 19h30. 120 euros par an.
Infos : g.licoppe@skynet.be.
Musée de la Maison d’Érasme
31 rue du Chapitre, 1070 Bruxelles, tel : 02 521 13 83.
Site : erasmushouse.museum.
Ouvert de 10h à 18 h. Fermé le lundi.
Le musée organise aussi une vingtaine de conférences par an.