Croisière sur le Nil

Jeudi 25 avril 2019 | Photos : Olivier Romano, Olivier Metzger et Jérôme Galland pour Voyageurs du monde

A bord d’un bateau centenaire, Voyageurs du Monde réinvente la croisière sur le Nil, au rythme lent des roues à aubes.

Le Steam Ship Sudan, doyen des bateaux à croiser sur le Nil, est un palace sur l’eau qui allie grand confort contemporain et charme suranné de la Belle Epoque. Ses deux ponts de bois et de cuivre distribuent dix-huit cabines et cinq suites, toutes singulières, peuplées de meubles précieux, de guéridons et de lits à baldaquins.

Un charme d’époque, qui transparaît dans le moindre détail, jusqu’aux salles de bain, de marbre et de cuivre. Dans les salons feutrés, les murs sont ornés de photographies d’époque, portrait des passagers illustres, tel le roi Farouk. Sur ces larges coursives, sirotant une décoction d’hibiscus, on imagine les ladies sous leurs ombrelles.

Dans les dernières décennies du XIXe siècle, l’Orient fascine, la vallée du Nil est une villégiature en vogue. Les voyages en Egypte se multiplient. L’homme d’affaires britannique Thomas Cook fait naviguer les happy fews de l’aristocratie occidentale à bord de trois steamers qui croisent sur le Nil entre le Caire et Assouan. Les croisiéristes, diplomates, archéologues et autres grands voyageurs se pressent à bord, bientôt rejoints par la bourgeoisie britannique. Un engouement qui prendra fin avec la Seconde Guerre mondiale.

Le Sudan est le seul rescapé de la flotte de Thomas Cook Son. Resté à quai pendant un demi-siècle, dépecé, il est remis à flots à l’aube du XXIe siècle par Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du monde, spécialiste des voyages sur mesure qui le découvre sur un quai désaffecté du Caire. Passé en cale sèche pour une rénovation d’envergure, il soumis à un régime drastique qui l’allège de 200 tonnes, réduisant ainsi son tirant d’eau et sa consommation. Les roues à aubes et l’histoire du steamer sont relancées. Le steam ship est si minutieusement restauré qu’il apparaît tel que l’a connu Agatha Christie.

Progressant sans hâte, brassant l'eau de ses deux roues à aubes qui plongent et tournoient, il reprend sa navigation de Louxor à Assouan, faisant halte au fil du Nil, à la découverte des temples des anciens pharaons. On découvre d’abord les salles colossales du temple de Karnak, le plus grand ensemble d'Egypte – sa réalisation s’est étendue sur vingt siècles !

On laisse derrière nous le temple de Louxor, l’ancienne Thèbes, avec ses vallées des Rois, des Reines et des Nobles. Et les berges du fleuve défilent, déroulent leurs paysages immuables, vergers, jardins de canne à sucre piqués de palmiers et herbes folles : de part et d’autre du grand fleuve, un ruban de verdure qui bute sur deux chaînes de montagne parallèles, chaque rive la sienne, longs murs ocre derrière lesquels il n’y a plus que le désert. Quelques felouques nous frôlent. Des enfants menant leur âne au champ nous saluent en riant. Bientôt, dans la lumière du couchant, c’est le temple d’Edfou, dédié à Horus et Hathor. Puis les momies de crocodiles et les corridors d’échos du temple de Kom Ombo.

Au cinquième jour, au détour d’une courbe, on aperçoit Assouan, oasis miraculeux, où bientôt, l’on se perd dans le souk, parmi les vents brûlants et les fleurs d’hibiscus, un peu plus loin, on s’ébaudit de la beauté du temple de Philae, à la silhouette gracile comme celle d’une rose.

Après cinq jours de navigation douce, pendant lesquels on a été une lady, ou un gentleman, la dérive sur le Nil prend fin, on quitte à regret le Steam Ship Sudan.

 

508063© Olivier Romano - Voyageurs du monde

 

508545© Olivier Romano - Voyageurs du monde

 

525339© Olivier Metzger - Voyageurs du monde

 

558382© Jérôme Galland - Voyageurs du monde

 

 Retrouvez une autre destination de Voyageurs du monde dans l'article : Big in Japan

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