Périple à Shanghaï

Paru dans JV 44 | Texte : Geneviève du Parc Locmaria

Pour Marie-Eve Richet, Shanghai reste étonnamment une ville à taille « humaine ». Surnommée le Paris de l’Orient, la ville s’organise en deux niveaux, rivés entre ciel et terre, où les tours modernes « powlong » s’enchevêtrent au milieu de routes surélevées. Les grandes artères côtoient des petites ruelles et des allées privées « lilong ». Traversée par le fleuve jaune Huangpu, Shanghai est une cité très étendue avec à l’ouest le quartier de Qingpu, à l’est celui de Pudong et au centre la concession française.

C’est là que Marie-Eve et sa famille se sont installés dans une maison, fait rare et inattendu compte tenu de la taille de la ville. Agencé selon l’art des énergies feng shui, le nid familial se situe non loin de l’un des deux campus du Lycée français. Dans l’ancienne Concession française qui date du début du siècle, il plane un petit air de banlieue parisienne avec ses platanes, ses restaurants et bistrots et ses résidences au nom de région française. Marie-Eve y retrouve ses marques et s’y sent moins dépaysée qu’à Istanbul !

A Shanghai, il règne une vie communautaire, héritage du communisme. Les Chinois partagent leur cuisine et leur réchaud dans la rue. Ils installent leur linge à sécher en extérieur. Si la vie privée existe peu voire pas, elle déborde totalement sur la vie publique sans provoquer la moindre gêne. En résulte une atmosphère bon enfant, sympathique et détendue que la Française qualifie de douceur shanghaienne. Le Chinois est un bon vivant, au caractère philosophe. Spontané, direct et affectif, il est décomplexé et ouvert d’esprit. L’intégration n’est donc pas si difficile même si la barrière de la langue demeure. Car même si tout est écrit en « pinying » et en anglais, l’homme de la rue n’est pas anglophone.

Curieuse de tout

Pour une femme dynamique comme Marie-Eve, l’apprentissage du chinois lui est rapidement apparu comme indispensable. Surtout pour poursuivre son parcours professionnel. Forte de son expérience à Istanbul où elle était responsable en partenariat de l’édition stambouliote du site petitjournal.com, elle poursuit l’aventure à Shanghai. Ce site destiné aux expatriés francophones fonctionne par franchise suivant les pays. A son arrivée, elle prend la direction des éditions de Shanghai et Pékin. Puis, peu à peu, confie l’édition pékinoise pour se consacrer complètement à celle de Shanghai. Même si les barrières culturelles et linguistiques l’empêchent de pénétrer au cœur des problématiques chinoises et d’une pleine compréhension du pays, Marie-ève Richet mène à bien son projet puisqu’elle est aujourd’hui la responsable de la zone Asie Océanie pour Lepetitjournal.com. Une belle intégration pour cette Française, curieuse de tout, qui continue à circuler en vélo au milieu des triporteurs et des scooters électriques.

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