Visages du Japon : Tokyo et Okinawa

Paru dans JV 59 - Fev-mars 2017 | Texte : Aurélie Koch, Photos : Frédéric Ducout

Okinawa est à une heure et demi d’avion de Tokyo, ville par laquelle vous transiterez sans doute en venant d’Europe. N’hésitez pas à y passer trois jours, pour prendre la température de cette mégapole hors normes avant de vous envoler vers les îles du Pacifique.

Trois hôtels à Tokyo

• Hôtel Okura Tokyo : Construit pour les Jeux Olympiques de 1964, cet hôtel confortable et dans une gamme de prix correcte pour la ville possède un charme désuet qui lui est tokyo1propre. Ses chambres sont simples et confortables, un peu plus grandes que la moyenne. 2-10-4 Toranomon, Minato. Site : hotelokura.co.jp/tokyo/en. À partir de 250 euros la nuit.

• Hôtel Shinjuku Washington : Cet immense paquebot dressé au milieu des buildings peut faire peur de prime abord. Mais il est très bien situé, et ses prix sont excellents, au regard de l’offre de Tokyo. En effet, 95 euros la nuit, c’est une aubaine. Mais attention : pour ce prix-là, sachez que l’espace est limité : autour de votre lit, il y a un mètre courant et pas un centimètre de plus. Votre valise doit être assez menue pour tenir sur la petite chaise du bureau. Mais c’est propre, efficace : on se croirait dans une cabine de bateau ! Avec le petit-déjeuner (12 euros en plus par personne), vous pouvez aller dans trois restaurants différents. Préférez celui du dernier étage : il est japonais, copieux, délicieux… et il offre une vue unique sur la ville ! Méfiez-vous lors de votre réservation : au Japon, il existe encore des chambres fumeurs, et les hôtels tentent de vous y mettre, prétextant une occupation totale des autres chambres. C’est rarement vrai : exigez une chambre non-fumeur, surtout que les fenêtres ne s’ouvrent pas ! Shinjuku Washington Hotel Main - 3 Chome-2-9 Nishishinjuku, Tokyo 160-0023, tél : +81 3 3343 3111, site : shinjuku.washington-hotels.jp. Métro Shinsen-Shinjuku.

Prendre le métro à Tokyo

Les transports au Japon ne sont pas chers : ils sont hors de prix ! Pour prendre le métro, un bon plan : achetez une carte Suica (en photo ci-dessus à droite). Elle vous coûtera environ 15 euros, et est valable 10 ans. Elle se prend sur les stations de la JR Line. Elle se recharge ensuite dans toutes les stations. Sachez, si vous arrivez de l’aéroport, que c’est très mal fichu : on ne peut pas acheter cette Suica card là-bas. Mais elle est indispensable si vous vous déplacez en métro (ce qui est le seul choix raisonnable).

En transit à Tokyo pour deux jours, on va où ?

tokyo3 Au Musée Nezu : Ce musée, très beau, présente la collection de Nezu, industriel de la fin du XIXe et du début XXe, et collectionneur de porcelaines, céramiques et laques remontant jusqu’au VIIIe siècle. Les pièces présentées au fil de la visite sont uniques, d’une finesse vertigineuse. Le bâtiment vaut également le détour, mélange de lignes modernes et de matériaux nobles, comme le bois, la pierre, les laques. Tout le Japon s’exprime dans cet édifice noyé dans la verdure. Car le jardin est une oasis en plein Tokyo, avec petites cascades, sculptures cachées au détour d’un chemin, bambouseraie verdoyante. Le salon de thé du jardin mérite qu’on s’y installe pour une halte rapide, même si le capuccino est à environ 7 euros. Goûtez le thé matcha, typique du Japon.
6-5-1 Minami-Aoyama Minato-ku, Tokyo 107-0062 ; tél : +81 3 3400 2536. Site : nezu-muse.or.jp. Ouvert de 10h à 16h30 (dernière entrée), fermé le lundi. Entrée : 11 euros pour les adultes, 8 euros pour les enfants. Métro : Omotesandō, par les lignes Ginza, Hanzōmon et Chiyoda.

• À Omotesando, dans le quartier de Shibuya : Omotesando est le nom d’une artère ultra-luxueuse, la plus chic et la plus chère de Tokyo, qui n’est pas forcément celle qu’il faut choisir pour aller faire ses emplettes. Mais comme le Musée Nezu est au bout, il faut s’y balader pour mesurer ce qu’est le luxe dans une ville comme Tokyo : les grands noms s’y succèdent (Prada, Hermès, Stella Mc Cartney, Issey Miyake en cinq boutiques…), mais ce n’est pas ça qui est intéressant. Ce qui est inouï, ce sont les immeubles qui abritent ces espaces commerciaux, qui rivalisent d’originalité, d’audace, de démesure. Une leçon d’architecture moderne au service de la consommation ! Métro : Omotesando.

• Au très kitsch Tokyu Hands : Les Japonais ont une cuisine unique… et une façon inimitable de l’aborder ! Boîtes à bento, baguettes, ustensiles improbables, vous trouverez tout, n’importe quoi, et l’inutile totalement indispensable dans ce grand magasin de coin nommé Tokyu Hands. Dehors, la statue d’Hachiko, très kitsch, représente le chien le plus célèbre du Japon, qui attendit pendant 10 ans le retour de son maître à la sortie de la gare qu’il empruntait chaque jour  – c’était en 1935. Un film plutôt mauvais avec Richard Gere a immortalisé cette histoire en 2009. Le carrefour sur lequel est plantée la statue est également connu pour être l’un des plus fréquentés de la capitale. Tokyu Hands - 12-18 Udagawa-cho, Shibuya-ku, Tokyo, site : shibuya.tokyu-hands.co.jp. Ouvert de 10h à 21h. Métro Shibuya (sortie Hachiko).

De Tokyo, on rapporte quoi ?

• Des cartes originales : si vous aimez écrire de temps en temps et surprendre les gens que vous aimez en envoyant un message par la poste, vous trouverez votre bonheur au Musée Nezu (voir plus haut).

• Un katana : « Katana » désigne l’ensemble des sabres de combat ou d’ornementation japonais, sachant qu’ils se déclinent ensuite en une foule de références, selon leur ancienneté (certains ont plus de 400 ans), leur taille, leur provenance, leur utilisation, leur « hamon » (gravure sur la lame)... Ce tout petit marché est détenu par quelques familles, et tous se connaissent. Les katanas sont tous répertoriés dans un livre, qui permet de suivre les différents propriétaires, les ventes, les successions, comme une œuvre d’art. Si vous désirez en acquérir un, Tokyo est le meilleur endroit. Une très bonne adresse : Shoubudou Ltd, Mr Masahiro Ohira. 4-45-10 Honcho Nakanoku Tokyo 164-0012, tél : +81 3 3381 3071, site : shoubudou.co.jp. Ouvert de 10h à 18h, fermé le mardi. Métro Marunouchi.

 

• Des chaussettes japonaises et des objets artisanaux. Tous les Japonais portent des chaussettes avec tous les doigts de pieds indépendants. Courtes, longues, rayées, à pois, en coton, en cachemire, il y en a pour tous les goûts. Vous êtes au Japon : aucune paire un peu jolie en pur coton ou pure laine n’est en dessous de 10 euros. Pour trouver des articles des provinces japonaises aux tarifs normaux, dont ces chaussettes, vous pouvez aller au D47 Museum, qui met l’artisanat régional à l’honneur au fil des mois. En face de ce petit musée qui se situe au 8e étage de ce grand complexe commercial, la boutique propose de très jolies choses, des céramiques locales, des carnets, des baguettes laquées, des gadgets en bois, des objets dont les prix ne sont pas excessifs mais tous faits dans les règles des arts ancestraux nippons. Pour rapporter un petit souvenir intelligent, et non un manga en plastique qui, au mieux, finira dans votre prochaine brocante. Shibuya Hikarie building, 8e étage, tél : +81 3 6427 2301. Ouvert tous les jours de 11h à 20h. Métro Shibuya.

 

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