Joana Vasconcelos et son atelier d’artiste
Un espace gigantesque sur les docks d’Alcantara : la plasticienne Joana Vasconcelos y a installé son atelier. Elle est née à Paris où ses parents, un couple d’intellectuels, avaient émigré. Elle a quarante ans à peine et sa carrière culmine. Elle a exposé en 2011, à Venise, au Palazzo Grassi pour « The world belongs to you ». Après Murakami et Venet, elle investira le château de Versailles, tout au long de l’été 2012, à l’invitation du président Jean-Jacques Aillagon. « J’ai la chance, dit-elle, d’appartenir à la première génération élevée en démocratie ».
Difficile de rester indifférent à cette approche critique de la société de consommation, à cette ironie. Dans l’atelier, un escarpin géant, fait de casseroles d’aluminium empilées (Marilyn) voisine avec un piano enrobé de macramé (Piano Dentelle) et une tentaculaire sculpture rampante (tricot, crochet, polyester) plus inquiétante que joyeuse qu’elle a d’ailleurs baptisée « Contamination ». Joana est connue pour ses détournements de matériaux et objets usuels (azulejos, bestiaire de Bordalho Pinheiro), sa passion pour le travail manuel. Avec elle, l’esthétique kitch prend une autre dimension.