Un talent nommé Massant

Paru dans JV15, Octobre-novembre 2009 | Texte : Viviane Eeman, Photos : Nicolas Tosi

Des rééditions coups de coeur

 

La difficulté de trouver de grandes séries de sièges d’époque en bon état est même à l’origine de son métier actuel. Mais, comme lorsqu’il était antiquaire à deux pas du Cinquantenaire, Thierry Massant fonctionne toujours au coup de coeur pour choisir les modèles qu’il va éditer.

« Pour chaque pièce – il y en a près d’une centaine dans la collection ! – il a fallu que je ressente une émotion. Je travaille avec Dominique Malcor, membre de l’Union française des experts spécialisés en oeuvres d’art, passionné de sièges et qui a oeuvré pour les plus grands restaurateurs à Paris. Lui a son regard très français et j’ai mon regard - on va dire belge -, ce qui apporte un remarquable dynamisme. »

Qu’il soit suédois, italien, anglais, portugais ou – le plus souvent – français, oeuvre d’un ébéniste comme Boulard, Nogaret ou Jacob, chaque siège choisi résulte avant tout de rencontres. De celles qui lui ont permis d’exploiter certains modèles de la Comédie française ou de découvrir des raretés, tels ces trois précieux exemplaires (chaise, cabriolet et bergère), de style Transition.

 

La pièce la plus extraordinaire ?

 

Un fauteuil vénitien d’Andrea Brustolon qui, de la recherche de documents à la sculpture en ronde bosse confiée à Patrick Blanchard, a nécessité des prouesses pour être réédité.

 

Les sièges les plus demandés ?

 

Quant aux sièges les plus demandés, ce sont de confortables bergères et des chaises de salle à manger, cannées ou garnies, Louis XV et Louis XVI.

 

Une collection diversifiée

 

Une collection assez diversifiée malgré un bémol pour les pièces du début XXe, point faible de l’entreprise malgré un récent changement. « Rééditer des sièges m’intéresse non en raison de la forte demande, mais parce que j’aime sortir des éléments qui n’ont pas été signés et qui ont une justesse comme cette chaise qui aurait pu être une Ruhlmann », souligne Thierry Massant.

Une fois le modèle trouvé, un étalon est produit qui reprend toutes les qualités et les défauts du siège sans les corriger, sans tricherie. « Il y a le respect du créateur de l’époque ainsi que de l’évolution du siège à travers le temps. C’est pour ça que je parle de réédition et non de copie. La copie se permet de transformer. J’ai eu un cabriolet Louis XV dont le pied était parti en vrille. J’ai laissé cette vrille. Si elle m’avait perturbé, je n’aurais pas pris le siège. »

 

La collection outdoor

 

Parce que le mobilier extérieur est le plus souvent design, Thierry Massant et Dominique Malcor, après de nombreuses recherches historiques, ont créé ensemble, pour ceux dont le rêve est de pouvoir sortir le salon Louis XVI ou Empire, une nouvelle collection de jardin, fidèle aux proportions et à l’esprit de ces époques.

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