Tanger, la ville du détroit

Paru dans JV 40 | Texte : Marie Delloye

Envoyés à Tanger pour une mission professionnelle en 2004, Amélie et Mickaël ont tellement apprécié cette ville ensoleillée et contrastée qu’une fois revenus en France, deux ans plus tard, ils étaient bien décidés à retrouver une opportunité pour y retourner. La chance leur sourit et ils refont leurs bagages en 2010 pour la même mission dans le cadre du travail de Mickaël, la construction du port de Tanger-Mediterrannée, mais cette fois avec la petite Louisa, de deux ans et demi.

« Avec Louisa, et Aubin qui est né à Tanger, nous avons tissé un réseau plutôt francophone, résultat de la fréquentation de l’école française, et de mon métier d’enseignante à l’Institut français de Tanger, mais aussi parce que la ville a énormément évolué entre 2006 et 2010 ! Aujourd’hui il y a une vraie communauté d’expats, qui viennent travailler sur les innombrables chantiers de la ville, au port et dans la ville nouvelle. » Quant à l’installation à Tanger, Amélie l’a trouvée très facile : « Tanger est à la fois proche de l’Europe mais très différente du point de vue culturel, la vie y est très confortable et le français est connu et parlé par presque tous, même si en bonne expat, je me suis quand même mise à l’apprentissage du marocain… Si nous habitions une petite maison lors de notre premier séjour, ce type de logement n’est plus aussi accessible et nous vivons aujourd’hui dans un appartement, en plein centre, mais à 1.000 euros par mois pour 120m2. Je fais la plupart de mes courses à pied, les enfants sont adorés par les marchands et habitants, il y a vraiment cette notion de “village” qui a disparu dans nos grandes villes européennes… Je pense que Tanger ne possède que deux, trois supermarchés, c’est le règne du petit épicier, et ce n’est pas plus mal… Je fais le plein de fruits et légumes chez les marchands ambulants, et le reste chez mon épicier de quartier ! »

La ville du Détroit

Ensoleillée, métissée et en pleine expansion, Tanger brille également par sa situation géographique exceptionnelle. à l’extrême nord du Maroc, la ville se sépare de seulement 14 km de l’Europe… que l’on peut voir lors des beaux jours à l’horizon ! « Les Tangérois aiment beaucoup se promener en bord de mer, sur les terrasses des cafés ou sur les quais, ils rêvent de l’Espagne et d’une vie meilleure… Il est très agréable de voir la mer en permanence dans la ville. Si les plages manquent encore sur les rives, à cause de la pollution et des restrictions religieuses, il suffit de prendre la voiture et de rouler 15 ou 30 minutes pour profiter des plages sublimes et interminables côté Atlantique, et des criques sauvages côté Méditerranée. On peut même y trouver des restaurants agréables ou y faire des longs piques-niques, et comme elles sont surtout fréquentées par des expatriés, les baignades s’y font plus naturellement ! Ici, on vit un peu à l’heure espagnole, et la ville semble se réveiller dès le soleil couché ! J’aime beaucoup cette effervescence qui voit tous les cafés animés, les restos et les places remplies de monde. »

Histoire et modernité

Divisée en deux parties, Tanger a su préserver sa vieille ville perchée sur la colline de la Kasbah, au-dessus du reste de la ville. Dans ses ruelles, les anciennes kasbahs et autres maisons traditionnelles offrent une vue imprenable sur la ville et sur la mer. En contrebas, la ville nouvelle étend ses chantiers perpétuels, témoins de l’innovation de la ville. «  à mon arrivée, j’ai été marquée de voir les inégalités flagrantes de richesses… Les belles voitures sont longées par les mendiants, les beaux quartiers côtoient les bidonvilles… On ne s’y habitue pas ! » Mais la modernité a aussi ses bons côtés et l’expansion de la ville amène de plus en plus d’initiatives culturelles : «  Il y a de plus en plus de lieux culturels intéréssants, en témoignent les festivals de musique, les galeries d’art et l’apparition d’une nouvelle cinémathèque installée dans un vieux cinéma avec une sélection restreinte mais pointue. Et le festival des Nuits Sonores de Lyon vient d’élire Tanger pour une nouvelle édition hors-frontières ! »

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