
« Nouméa, mais c’est très loin ! », s’exclame Marie-Bénédicte lorsque son mari lui annonce qu’il postule pour un emploi sur l’île du Pacifique. Habituée aux mutations, la jeune quadra relève une fois encore le défi.
Si la Nouvelle-Calédonie reste la France, l’archipel situé à l’autre bout du monde offre une vie très différente. Aussi pour Marie-Bénédicte, quitter famille, amis et le Paris qu’elle apprécie tant n’est pas chose facile. Car cette fois-ci, il ne s’agit pas d’une expatriation mais d’une nouvelle vie puisque son mari signe un contrat… local ! Cédant à son caractère naturel joyeux et positif, Marie-Bénédicte se lance. Certes, tous les repères sont français mais le rythme est différent. À commencer par celui de la scolarité. Lorsque la famille arrive à Nouméa fin août, il n’y a plus qu’un mois et demi d’école. Que faire ? L’aînée retourne en 1ère alors qu’elle a déjà passé son bac de français. Le deuxième reste en France pour sa 2nde jusqu’en janvier, et il intègre directement une 1ère S à Nouméa. Quant aux deux plus jeunes, ils prennent le train en route. L’adaptation scolaire n’est donc pas aussi aisée que sur le papier. Heureusement, côté amical, leurs nombreuses mutations leur permettent de retrouver des connaissances et des amis. Nouméa est à taille humaine : c’est un avantage non négligeable pour les nouveaux arrivants.
Spectacle permanent
Après les écoles, il faut se loger. Là encore, légère douche froide. Il y a peu de locations et encore moins de maisons à acheter. Marie-Bénédicte met un an à trouver le lieu idéal pour poser les valises familiales, puis entreprend des travaux pour se sentir chez elle. Artiste et bricoleuse, elle a aussi la main verte et s’attèle au jardinage. Même si la terre calédonienne est trop riche en nickel, Marie-Bénédicte parvient à faire pousser toutes sortes d’arbres tropicaux dans son jardin : bananiers, papayers, citronniers, combavas, litchis et pommes lianes ou fruits de la passion. Après des débuts quelque peu déroutants, la quadra trouve son équilibre sur cette île du bout du monde. Pour satisfaire son besoin de perfectionner sa peinture, Marie-Bénédicte, qui donne déjà des cours de dessin, suit par correspondance les cours de Licence d’arts plastiques de la Sorbonne. Même si loin, tout est possible : « Jamais je n’aurais pu faire cela sans internet et Skype » confie-t-elle. D’ailleurs si cet éloignement est parfois pesant, il est rendu plus facile grâce à tous ces moyens de communication qui effacent la distance. Alors bien sûr, il faut parfois travailler la nuit et se connecter aux heures où toute la famille dort pour suivre la formation parisienne. Ainsi, ils sont deux à travailler de nuit, puisque son premier fils prépare aussi ses concours d’écoles d’ingénieurs.
Aujourd’hui, si c’était à refaire Marie-Bénédicte « replongerait ». La “métro” est tombée amoureuse de l’endroit et s’émerveille tous les jours de la beauté des paysages. La Nouvelle-Calédonie regorge d’îles et d’îlots très peu habités, « comme l’île Lifou qui fait la superficie de la Martinique et qui est habitée par seulement 10.000 personnes », explique-t-elle. La nature est incroyable et le lagon abrite une multitude de poissons colorés, de baleines et tortues. C’est un spectacle permanent de couleurs vives et lumineuses. Quant aux enfants, ils sont conscients de la richesse culturelle de leurs rencontres. Leurs amis sont Kanaks, Africains, Japonais et Vietnamiens et tous partent étudier à l’étranger. Quoi qu’il arrive, ils se retrouveront aux quatre coins du monde. Cette nouvelle vie a du bon...