
Si dans la famille Mazel, on demande d’abord le père, c’est que sans lui rien n’eut été possible, et que la galerie qui porte son nom n’aurait pas vu le jour.
Mazel c’est une famille. Cette rubrique habituellement ouverte aux seuls talents individuels, allant parfois jusqu’à la paire, accueille aujourd’hui une famille. Le père, la mère, le fils et la fille. Et si dans la famille Mazel on demande d’abord le père, c’est qu’il est vrai que sans lui rien n’eût été possible. Et sûrement pas cette installation dans un cadre aussi spectaculaire à l’intérieur qu’il est discret vu de cette rue bien peu commerçante du Ixelles en plein renouveau.
Patrick, c’est le père, quinqua du dernier quart, est devenu designer chez Maubert, parfumeur grassois, après sciences-po et les Arts et Métiers. Il se lancera ensuite avec Arthus Bertrand dans l’industrie du pin’s aussi florissante qu’éphémère avant de s’engager dans l’architecture d’intérieur. Pour ses clients d’abord, soucieux d’un service complet, il achetera des œuvres d’art pour « personnaliser » leur intérieur, puis pris au jeu il les collectionnera pour lui-même, avec une certaine prédilection, qui marque encore aujourd’hui la galerie bruxelloise, pour la figuration narrative.
De la collection au courtage il n’y avait qu’un pas qu’il franchit au milieu des années 90, il négocie tableaux, sculptures et meubles avec un certain succès qui lui permet de se lancer dans l’édition de bijoux avec quelques artistes qu’il affectionne et qui l’affectionnent particulièrement. Cette activité se poursuit actuellement à Bruxelles avec des bijoux et des sculptures de Stéphane Pencréac’h, Quentin Garel et Hubert Le Gall.
Caroline, la mère, dont Patrick dit qu’elle est à la fois son bras droit et son bras gauche depuis 34 ans est devenue à Bruxelles la maîtresse de galerie comme d’autres sont maîtresses de maison. En 2006 elle imaginera avec lui les contours de cet ancien hôtel de passes de la rue du Capitaine Crespel dont il ne reste que quatre murs et dans lequel ils pourront tout agencer par larges plateaux communiquant entre eux. Ce large espace « impensable à Paris » permettra par son volume d’accueillir une immense réserve qui illustrera la philosophie de Mazel Galerie : conserver un nombre significatif d’œuvres des artistes défendus par la galerie après que les expositions ont pris fin.
« C’est ainsi que Hubert le Gall, designer français qui en est à sa quatrième expo chez Mazel sera toujours présent après le finissage, le 11 juillet 2015, explique édouard, le fils, 28 ans, qui a complété la formation délivrée par son père par des études d’histoire de l’art. Laura, la fille, 26 ans, n’est pas passée par la case études supérieures, et a, comme son frère, acquis sa culture artistique et sa sensibilité au marché dans les innombrables ventes de Drouot où leur père les a entraînés dès leur plus jeune âge.
Mazel Galerie est familiale jusque dans le choix des artistes, obligatoirement validés par ses quatre membres qui adhèrent tous à une même vision de l’art contemporain dont sont exclus violence, trash, provocation et art conceptuel et avec eux les prix fous. Chez Mazel Galerie, le prix moyen est de 8.000 €. Raisonnable, non ?
Mazel Galerie
22 rue du Commandant Crespel,
1050 Bruxelles
site : mazelgalerie.com.