Marie Herlin et Maxime Gandon

Paru dans JV 58 - déc/jan 2017 | Photos : Laetizia Bazzoni

Leur marque belge Nålebinding souffle sa première bougie. Designers en textile spécialisés dans la maille, ils prônent une mode consciente et responsable.

Quand il rencontre Marie, Maxime lâche ses études en architecture pour se consacrer à ses deux nouveaux amours : « Je suis tombé amoureux de Marie et de son projet, je me suis réorienté », explique ce Français de 24 ans à peine, à Bruxelles depuis quatre ans. Marie, 28 ans, rêvait de créer sa marque après des études en design textile aux Beaux-Arts et un master en maille. Passionnée de tricot, cette Franco-belge souhaite mettre en valeur le savoir-faire du Royaume et créer une marque 100 % fabriquée en Belgique. « À part le fil qui est italien, la production, le développement, les assemblages et le conditionnement sont réalisés en Belgique. » Petite entorse pour les couleurs, pour lesquelles ils ont choisi de travailler à la fois avec la droguerie Le Lion, une institution bruxelloise, et Michel Garcia, « le pape français de la teinture végétale ». Pour chaque nouvelle collection, Marie et Maxime revendiquent des créations les plus naturelles possible. « On évite le synthétique, on prône une fabrication locale, non chimique, ainsi qu’une mode durable et intemporelle. » Bien sûr, cela a un coût. Mais le couple refuse de céder aux sirènes de la consommation de masse. « Acheter moins, mais mieux, c’est notre devise. Nous prônons une mode responsable et éthique », explique Marie, animée par la passion de la matière et sensible à l’idée que chaque pièce raconte une histoire. Heureuse, aussi, de contribuer à mettre en avant le talent des autres. « Je pars d’une matière, d’une couleur, je fais un test avec ma machine ménagère tricot dans mon atelier, ensuite, je fais appel à un styliste, une brodeuse, un coloriste… Maxime s’occupe des aspects plus techniques et financiers. Chaque création est un travail d’équipe. » Un an après la naissance de la marque, le couple se donne trois ans pour l’asseoir en Europe et cinq pour percer aux États-Unis. « Nous aimerions exporter ce label “Made in Belgium” et ouvrir un autre atelier à New York. » Le couple, dont la nouvelle collection sort en janvier, se projette avec enthousiasme, même si se lancer à Bruxelles n’a pas été simple. « Les aides sont quasi nulles et la Belgique s’exporte moins bien que la France. Mais les créations sont très bien accueillies et nous sommes fiers d’avoir osé relever un tel défi et de faire réfléchir à une autre façon de consommer. Sans doute aurait-ce été moins facile de démarrer dans l’Hexagone », se réjouissent les créateurs de Nålebinding. « Cela signifie tricot en langage Viking », sourit Marie.


Nålebinding, site : nalebinfing.be. En vente à L’atelier en ville, 6 pl Stéphanie, 1050 Bxl, contact : contact@atelierenville.be et Les Rebelles d’Anvers, Begijnenstraat 66, 2000 Anvers, site : lesrebellesdanvers.be, tél : 0494 40 17 73.

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