Ghania Ben Gharbia

Paru dans JV 63 | Texte : Alain Lefebvre, Photos : Laetizia Bazzoni

Ghania (prononcer Rania) Ben Gharbia est le nouveau proviseur du Lycée Jean Monnet. Cette femme à la fois douce et énergique ne croit pas nécessaire d’ajouter un « e » à sa fonction et sacrifier ainsi à une mode qui met à mal la langue française. Ghania Ben Gharbia est d’ailleurs un exemple édifiant de méritocratie à la française qui se défie des origines et des genres et récompense les plus capables et les plus travailleurs.
Née d’un père maçon et d’une mère analphabète, l’un et l’autre Algériens, dans une famille de sept enfants, elle aura la chance que ses parents se laissent convaincre à deux reprises, à la fin du primaire et en troisième, par des enseignants bienveillants qu’il convenait absolument que Ghania poursuive ses études. Après avoir travaillé plus d’un an dans un supermarché à Clermont-Ferrand, le bac en poche, elle reprend ses études avec ses économies et c’est encore une universitaire, brillante dix-huitièmiste de la faculté, Lucette Perol, qui la « contraint » à intégrer l’IPES (Institut de Préparation aux Enseignements du Second degré) où elle sera élève-professeur pendant trois ans.
Avec son arrivée au Lycée français, elle entame sa dix-huitième rentrée à un poste de direction, c’est dire combien sa carrière jusqu’à présent exclusivement à Clermont-Ferrand et dans les villes alentour a été riche d’expériences variées. Major de sa promotion du CPE, elle sera aussi, en dehors de ses postes de direction d’établissements, responsable de la formation de l’IUFM de Clermont-Ferrand pendant huit ans et conseiller technique du recteur de l’Académie de Clermont pendant quatre ans. Son dernier poste avant d’arriver à Bruxelles sera celui de proviseur du Lycée Polyvalent de Cusset dans l’Allier. Cet établissement original forme du collège à Bac +2 des élèves qui se destinent aux métiers de l’hôtellerie, de l’optique ou à des métiers de la santé.
Mariée à un universitaire aujourd’hui décédé, ils avaient décidé de vivre une expérience à l’étranger, leurs deux fils, l’un psychiatre à Clermont l’autre titulaire d’un master en sciences politiques, ayant quitté le foyer familial. Le sort a décidé qu’elle irait seule hors de France, et en demandant son détachement de l’Éducation Nationale (les lycées de l’étranger dépendant des Affaires étrangères) elle avait émis cinq souhaits : Beyrouth, San Francisco, Dubaï, Rabat et Bruxelles. Ce fut Bruxelles un peu plus simple pour retourner régulièrement voir sa mère et ses fils.

Site : lyceefrancais-jmonnet.be.

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