Odile Vincent, « La solidarité est un mot à réhabiliter ».

Paru dans JV16, dec-janv 2010 | Texte : Aurélie Koch, Photos : Serge Anton

 

Odile Vincent, « La solidarité est un mot à réhabiliter ».

 

Elle rêve que l’Entraide française soit le lien entre deux mondes : celui des Français... et celui des Français ! Ceux qui vivent confortablement, et ceux qui sont dans une réelle détresse sociale et financière.

 

« J’ai une formation d’assistante sociale, et j’ai longtemps travaillé en France avant de venir m’installer en Belgique. J’ai d’abord exercé auprès du tribunal pour enfants à Bobigny, où je réalisais des évaluations à la demande du juge sur les familles des enfants en difficulté. J’ai assez vite rejoint le milieu associatif, d’abord par le biais de l’association « Sauvegarde de l’enfance ».C’est à ce momentlà que j’ai rencontré mon mari, qui est belge et travaillait en Allemagne. Nous avons alors migré à Strasbourg, et pendant trois ans j’ai formé des futures assistantes sociales. Nous avons ensuite déménagé en Belgique. Pendant un an et demi, j’ai cherché un emploi sans succès, c’était assez éprouvant psychologiquement d’être dans ce pays inconnu. J’ai enfin trouvé à l’Entraide française: finalement, cette recherche infructueuse et cet isolement m’ont aidé à appréhender les difficultés que peuvent rencontrer des compatriotes !

L’Entraide française existe depuis le milieu du XIXe siècle, et était au départ une association caritative privée. Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale que l’État français, via le ministère des Affaires étrangères, a commencé à aider l’association, en partie pour répondre aux besoins des orphelins et des veuves de guerre. Cette aide perdure aujourd’hui. Pratiquement, l’Entraide française est là pour venir en aide, ponctuellement, aux Français résidant en Belgique et qui ont besoin d’un soutien : des femmes seules avec des enfants qui connaissent une situation précaire, des personnes âgées qui ne bénéficient que d’une toute petite retraite et ne peuvent faire face à la hausse des loyers... Nous leur donnons des solutions pratiques, dans la mesure de nos moyens comme l’achat de bons Delhaize que nous redistribuons. Nous intervenons également beaucoup d’un point de vue administratif pour les aider à connaître les arcanes de l’administration belge, s’adresser aux bonnes personnes... Nous traitons en permanence environ 600 dossiers sur une année, et en ajoutons 50 par an... Alors le nerf de la guerre, c’est bien entendu l’argent. Nous avons trois sources d’aide : les dons privés, l’État français, et les dons récoltés lors de notre soirée annuelle. Mais les dons sont rares... alors que les Français sont de plus en plus nombreux en Belgique.

J’aimerais que notre association devienne un lien entre tous ces Français. »

 

Entraide française – 76-78 rue des Archers, 1081 Bruxelles, tel : 02 420 70 07, site : entraidefrancaise.be.


Faire un don : compte n° 310-1590219-87 - IBAN : BE67 3101 5902 1987 - BIC : BBRUBEBB.

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