Virginie Taittinger, bien faire, laisser dire

Paru dans JV22, Décembre-Janvier 2011 | Texte : Alain Lefebvre, Photos : Nancy Coste

 

 

Le nom dans le champagne, elle l'avait. En créant sa marque en Belgique, Virginie T, elle a aussi un prénom, et ce n'est pas le plus facile.

 

Ne vous fiez pas aux apparences. Ce n’est pas parce que le T. du nom de famille de Virginie cache la patronyme illustre de Taittinger, et qu’elle officie aujourd’hui dans le champagne, qu’elle ressemble à la caricature facile des grandes bourgeoises expatriées pour des raisons fiscales. Ce serait compter sans l’énergie qui la caractérise, et lui fait se révolter, justement, contre les étiquettes trop vite collées. D’ailleurs, les seules étiquettes qu’elle reconnaisse sont celles qu’elle appose sur sa cuvée « Virginie T. ».

Arrivée en Belgique il y a douze ans, elle a depuis modifié son parcours professionnel pour se lancer seule. « Nous sommes venus en Belgique lorsque mon mari a eu une opportunité de travail à la clinique Edith Cavell. Il venait de Strasbourg, je venais de Reims, nous avions habité Paris mais étions très heureux de retrouver une qualité de vie de province. Nous avons d’abord habité place Saint-Boniface, à Ixelles, et il y a cinq ans nous nous sommes décidés à acheter une maison, près de l’avenue de Tervuren et du quartier européen.

À Bruxelles, on bénéficie d’espaces agréables, impossible d’habiter dans de telles surfaces à Paris. L’autre avantage est que, lorsque vous recevez des copains pour le week-end, ils restent dormir chez vous, vous profitez d’eux au maximum. » Recevoir, partager, est un leitmotiv chez Virginie, une générosité qui n’a pas pour seule origine ses racines champenoises et les bulles qui ont accompagné son parcours. Née à Reims, elle a grandi au gré des vendanges et des assemblages, découvrant un vocabulaire qui se transmet malgré soi. Longtemps, elle a d’ailleurs travaillé avec son père et son cousin Pierre-Emmanuel, jusqu’au rachat du groupe Taittinger, en 2005. Durant une année et demi, ils ont continué l’aventure, avant que son père et elle ne se retirent de la scène, laissant son cousin aux commandes des champagnes, rachetés avec le Crédit Agricole.

Comme Virginie est d’un caractère actif et qu’elle s’occupait de l’export depuis 20 ans, principalement en Belgique, au Luxembourg et en Allemagne, elle a décidé de créer ses propres bouteilles. Même avec ses connexions, l’affaire n’était pas gagnée. Pourtant, elle assure aujourd’hui 10.000 bouteilles, avant d’en produire… 150.000 d’ici fin 2012. Les bulles sont fines, le sucre et l’acidité s’équilibrent harmonieusement et le prix de vente de 25,60 euros, via internet, imbattable.

« Bien faire, laisser dire », la devise maternelle apposée sur ses bouteilles, semblerait bien porter ses fruits…


Virginie T - site : virginie-t.com

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