Ode à l'élégance

Bretonne d’origine, cette Belge d’adoption a repris la direction de la maison d’architecture d’intérieur Liaigre à Bruxelles, marque française prestigieuse depuis trente ans. 

L’adresse, Boulevard de Waterloo, est sublime. Un hôtel particulier du 19e siècle, qui floute les frontières entre « showroom » et boutique. Cet écrin chic a d’ailleurs donné l’idée d’un autre, tout nouveau, à Paris. « Un flagship situé Rive droite, dans un hôtel particulier de la rue du Faubourg Saint-Honoré.

On le découvre comme on visiterait la maison d’un ami, exactement comme à Bruxelles», se réjouit Nolwen Le Saux, qui a repris les commandes de l’enseigne belge, succédant ainsi à Isabelle Reynders. C’est qu’elle connaît bien la maison Liaigre : après ses études d’art, elle travaille d’abord dans la mythique enseigne parisienne, qui connut ses débuts voici une trentaine d’années. Bois sombres, lignes franches et strictes, amour de l’artisanat et de l’objet : la marque a conquis le monde entier.

Arrivée à Bruxelles voici une dizaine d’années pour raisons privées, Nolwen Le Saux compte bien insuffler sa touche personnelle à l’adresse belge. « J’espère donner un coup de fraîcheur à la marque, la dynamiser, oser des perspectives, comme des collaborations avec des galeries. On propose par exemple une première expo avec la galerie ‘Sorry we’re closed’, on organisera également des conférences d’artistes. C’est l’occasion de toucher une nouvelle clientèle », explique la jeune Bretonne.

Si les meubles, très haut de gamme, demandent un certain pouvoir d’achat, les plus jeunes sont également attirés par cet artisanat proche de la perfection. « La durabilité est dans l’air du temps. Je constate un retour pour le classique, la matière, le chaleureux, on aime investir dans des pièces qui se transmettent. Des clients reviennent d’ailleurs pour la patine d’une console ou pour faire recouvrir un canapé, en vue de les offrir à un enfant. C’est du mobilier de garde», constate Nolwen Le Saux.

Quant au public belge, il l’a immédiatement étonnée par sa connaissance pointue en matière d’art et de décoration intérieure. « Le Belge connaît les designers et les tendances, son rapport à l’habitat est très fort. Une différence majeure également, c’est la taille des appartements et des maisons : ici, tout est plus grand, on le voit dans nos créations sur-mesure… travailler en Belgique permet de voir la marque sous un autre angle ! »