La télé, c'est bon pour les enfants

Coralie Pastor est née à Villeneuve-les-Avignon et après 25 années passées en Belgique, l’accent du sud pointe encore ça et là au milieu d’un mix d’expressions françaises et belges réjouissantes. Sa bonne humeur communicative laisse aussi deviner un enthousiasme qui porte chacun de ses projets. Jeune, elle sait déjà qu’elle veut devenir réalisatrice… mais entame des études de commerce international « pour rassurer ses parents ».

La fibre audiovisuelle et l’amour de la pellicule vient de très loin, peut-être de la passion de son père pour la photographie, et des virées familiales, chaque année, au bas des marches du festival de Cannes. Ses études achevées, ses parents rassurés, elle décide de poursuivre sa formation dans une école de cinéma. Paris ne la tente pas, « venant de la province, je n’avais pas l’envie d’affronter l’arrogance parisienne », mais elle entend parler de l’INSAS et de l’IAD, en Belgique. Elle passe les deux, et choisit l’IAD, à Louvain-la-Neuve. Elle vit là 5 ans d’épanouissement, de curiosité, de vie communautaire telle qu’elle la rêvait, « un peu comme dans ‘Fame’ : une projection idéale ! », s’amuse-t-elle encore. Son option choisie est la réalisation, par goût, et aussi parce qu’elle touche à tout : théâtre, cinéma, télé, radio. Et c’est à la RTBF qu’elle trouve ensuite la plupart de ses stages et petits boulots. En 1997, elle y est engagée pour un remplacement… et y est toujours, plus de 20 ans après. En marge du service public, elle s’exerce aussi à la mise en scène (comme assistante) dans divers théâtres renommés de la capitale belge, et aussi de ce site unique qu’est l’abbaye de Villers-la-Ville. 

A la RTBF, elle a presque tout fait : réaliser des bandes-annonces, monter, concevoir des programmes, définir la direction artistique, assurer la captation en direct (soit suivre le montage en direct avec 13 caméras en action)… En 2010, on lui demande de réfléchir à un concept pour les enfants, pour prendre la suite de la « retraite » de Blabla, marionnette-star de la chaîne : ce sera « Ouf-TiVi », qu’elle conçoit de A à Z. L’idée ? Offrir aux enfants du contenu intelligent et divertissant, sans publicité. Le public ciblé est alors âge de 3 à 12 ans, et elle teste toutes ses idées sur ses 3 filles, et sur leurs amis. Aujourd’hui, ses filles ont grandi (elles ont 12, 14 et 16 ans), et Ouf-TiVi a élargi son offre vers le digital, s’adressant ainsi aussi aux 13 ans et plus, via WEBtivi. Ce nouveau volet développe le dialogue avec les parents, de plus en plus actifs dans les contenus proposés à leurs enfants, souvent via Facebook. Le rythme s’est donc accéléré, mais Coralie à l’habitude des changements et accueille avec curiosité cette nouvelle étape.