Isabelle François

Paru dans JV33, Octobre-Novembre 2012 | Photos : Merel ’t Hart

Le casse-tête des équivalences de diplômes entre la France et la Belgique l’ont poussée à créer une société d’import de bambou avec son mari.


Isabelle François doit se féliciter qu’il subsiste encore de sérieuses difficultés concernant l’équivalence des diplômes entre France et Belgique. C’est en effet parce que son avancement chez UCB Pharma était conditionné par une équivalence entre son diplôme de l’école parisienne de commerce ESCE et un diplôme belge, qu’elle a quitté l’entreprise dans laquelle elle travaillait depuis dix ans pour changer totalement de secteur et de statut.

C’est ainsi qu’a pu naître BambooTouch, d’abord comme hobby de son mari, par ailleurs négociant en bois, dans le cadre d’une société montée avec un ami qui s’en désintéressera bientôt, puis comme activité principale, si prenante que son mari renoncera à son autre entreprise pour mettre sur pied BambooTouch, qui commercialise des parquets en bambou de toutes couleurs et de toutes textures.

Début 2005, le mari d’Isabelle François part donc pour un long séjour en Chine afin d’assurer les sources d’approvisionnement. Il n’y a d’ailleurs sur ce plan pas le moindre problème : la Chine compte trois millions d’hectares de bambous qui produisent chaque année une tonne de bambou chacun. Il faut aussi savoir que cette graminée croît très vite (0,5 à 1m par jour !) et qu’une fois coupée elle peut à nouveau être récoltée après cinq à sept ans. On est loin du chêne centenaire.

Ceci permet à BambooTouch de souligner le caractère 100 % écologique de la matière première. S’il est vrai que l’utilisation du bambou n’a aucune incidence sur la déforestation mondiale, il faut tempérer le propos du coût en CO2 du transport du lieu de production au lieu de consommation.

Lancé en 2005, BambooTouch dont l’effectif était alors constitué d’Isabelle François, de son mari et d’un demi-magasinier, a bientôt embauché une amie française d’Isabelle qui a assuré le marketing. Sept ans plus tard, la société emploie quinze personnes et le chiffre d’affaires est passé de 300.000 à 2,8 millions d’euros.

L’entreprise est à Braine l’Alleud et la maison d’Isabelle à Waterloo ce qui lui permet de continuer de s’occuper de ses trois enfants franco-belges. Avec son mari, Belge d’origine espagnole, elle a appris à aimer la vie en Belgique. Aujourd’hui véritable européenne à cheval sur trois pays, elle n’en envisage pas moins de retourner en France lorsqu’elle aura vendu son entreprise dans quelques années pour y retrouver sa famille et un climat plus ensoleillé. Enfants et mari semblent adhérer à cette lumineuse idée.


Site : bambootouch.com

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