Etterbeek : tout pour plaire !

Paru dans JV 58 - déc/jan 2017 | Texte : Aurélia Dejond, Photos : Denis Erroyaux

Au-delà du très prisé quartier européen, Etterbeek offre d’autres secteurs intéressants, surtout recherchés pour la qualité de vie qu’ils offrent. Aujourd’hui, plus de 3.500 Français sont installés dans la commune. Zoom sur un quartier plébiscité.

Dans l’imaginaire collectif, Etterbeek évoque le parc du Cinquantenaire, les institutions européennes ou encore la célèbre friterie Chez Antoine de la place Jourdan. C’est aussi une des communes les plus urbanisées et les plus chères de la Région bruxelloise, dont la situation géographique attire de nombreux expatriés qui s’y installent. Parmi eux, des Français, aujourd’hui au nombre de 3.776 (contre 2.764 voici 10 ans, à titre de comparaison)*. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les expatriés ne choisissent pas systématiquement d’habiter dans le quartier européen.
Beaucoup cherchent aussi aux alentours, notamment dans un « triangle » délimité par l’avenue de Tervueren, le boulevard Saint- Michel, la rue des Tongres, le début du Parc du Cinquantenaire et juste avant La Chasse. « Il faut dire que cette portion est particulièrement bien située : il s’agit d’un vrai village en pleine ville », explique Alain Braem, expert immobilier depuis 1999 dans la commune et gérant de l’agence immobilière Cap Sud.

Une qualité de vie plébiscitée
Ce qui captive dans ce quartier ? Les commodités (métro, tram, bus, station Villo, station de taxis, proximité du quartier européen, accès facile à la gare du Midi, au Ring et aux grandes artères bruxelloises), le nombre élevé d’établissements scolaires (il s’agit d’un des réseaux scolaires les plus denses du pays, avec une trentaine d’écoles sur seulement trois hectares), les espaces verts alentour (le Cinquantenaire, le parc Léopold, le parc Hap, etc.) et son pôle commerçant (la rue des Tongres, notamment réputée pour ses commerces de bouche). « La commune se situe à la 4e place du marché bruxellois, juste après Ixelles, Woluwe-St-Pierre et Uccle. Ce “triangle” est un des quartiers qui séduit les Français qui désirent s’installer à Bruxelles. Les rues derrière le square Montgomery sont très prisées (avenue des Atrébates, rue des Aduatiques, avenue de l’ Armée…), le quartier derrière le collège St-Michel ou derrière l’avenue de Tervueren (rue Maurice Liétart, rue Saint-Hubert…) est également très demandé, ainsi que le long du parc du Cinquantenaire », ajoute l’expert immobilier.

Boulevard Saint-Michel : quartier prisé
Le boulevard Saint-Michel offre lui aussi de belles opportunités. « De chaque côté du boulevard, on trouve plusieurs maisons et hôtels de maître de style éclectique ou de style Beaux-Arts. Autour de Montgomery, ce sont essentiellement des immeubles du début XXe siècle. Moulures, plancher, balcon en fer forgé et hauts plafonds sont encore d’époque, il s’agit du vieux Etterbeek, plutôt prisé », précise Alain Braem. L’archange saint Michel est le saint patron de Bruxelles, mais ce n’est pas à lui que le boulevard doit son nom. Il fait en réalité référence au célèbre collège Saint-Michel. Ce grand complexe de plusieurs ailes en briques rouges sur un soubassement en pierre bleue constitue un repère visuel important de la commune. L’institution scolaire est très réputée et a accueilli beaucoup de générations issues de la bourgeoisie belge. Le théâtre Saint-Michel est lui aussi une des adresses phares de la vie cultuelle bruxelloise – la vaste salle de style Art déco peut accueillir 1.300 personnes assises. Le boulevard, ouvert en 1906, relie le square Montgomery (Woluwe-Saint-Pierre) au boulevard Louis Schmidt.

Avenue de Tervueren : une artère de prestige
Toujours dans ce « triangle », l’avenue de Tervueren est elle aussi réputée pour ses façades. Préoccupé par la qualité de l’environnement et les espaces verts à une époque où ces problèmes n’étaient pas d’actualité, Léopold Il, le roi bâtisseur, dota Bruxelles d’une magnifique couronne de parcs et de promenades arborées. Le Roi a voulu son aménagement entre 1895 et 1897 à l’occasion de l’Exposition universelle de 1897, afin de relier le parc du Cinquantenaire au château du parc de Tervueren où s’est tenue l’exposition sur le Congo. « Belles maisons de maître, précédées d’un jardin ou d’une allée et clôturées par des grilles en fer, l’avenue de Tervueren compte encore beaucoup de façades remarquables », se réjouit Alain Braem. Il faut dire que le Roi avait laissé beaucoup de liberté aux architectes de l’époque, entre autres parce que la taille des terrains, plus que considérable, permettait de ne pas emprisonner son imagination. Parmi les façades incontournables de l’avenue, la célèbre banque Delen a vu le jour en 1907. Création de l’architecte hollandais Louis Berden, elle abrite aujourd’hui le siège bruxellois de la banque, spécialisée dans la gestion de patrimoine. Magnifiquement rénové et restauré dans le souci de préserver l’intégrité historique et les origines des lieux, l’immeuble est visitable sur demande. Les rues qui se situent à l’arrière de l’avenue offrent des habitations au calme et extrêmement bien situées.

La rue des Tongres : un atout commercial
Enfin, le « triangle » a également son pôle commerçant. « La rue des Tongres est un réel atout dans le quartier. Plus huppée que la chaussée de Wavre, située près du quartier de la Chasse, moins bien coté, elle attire des milliers de visiteur par jour ! », commente Alain Braem.  L’agence Atrium évoque même plus de 10.000 passants quotidiennement. Comme plusieurs autres rues du quartier (avenue des Nerviens, avenue des Celtes, rue des Francs, avenue des Gaulois), elle porte le nom d’un peuple gaulois, « les Tongres ». Elle a été ouverte en 1897 et imaginée trois ans plus tôt pour relier le cimetière communal de Woluwe-Saint-Lambert et la place Saint-Pierre. Les bâtiments du début des années 1900 ont malheureusement été transformés, mais quelques sgraffites intacts valent le détour : lever un œil sur les façades permet de découvrir la rue autrement.

Des Français de passage
Ce qui caractérise la communauté des expatriés français à Etterbeek ? Ils n’auraient pas exactement le même profil que leurs compatriotes qui choisissent Uccle ou Ixelles. « Ils sont généralement locataires et moins âgés. De jeunes travailleurs qui commencent leur carrière dans des institutions ou de grosses sociétés », affirme Alain Braem. « À Uccle et Ixelles, ce sont plutôt des quadragénaires et des quinquagénaires dont la carrière est déjà bien lancée, qui arrivent en famille et s’y installent de manière définitive, tandis que ceux qui optent pour Etterbeek sont majoritairement de passage pour quelques années maximum. Bien entendu, il s’agit d’une moyenne », nuance l’expert. Quoi qu’il en soit, la commune séduit et y investir à court ou long terme est le gage d’une qualité de vie pas nécessairement simple à trouver dans une capitale. Selon Alain Braem, on remarque d’ailleurs depuis peu que de nombreux  expats gardent leur appartement à Bruxelles comme investissement.
* Selon le dernier recensement du service population de la commune d’Etterbeek. Sources de cet article : Atrium, Région Bruxelloise, commune d’Etterbeek.

 

« Nous apprécions l’esprit village du quartier »

annefleurAnne-Fleur, Robert et leurs 3 garçons (en photo)
« Mon mari, que j’ai rencontré en Écosse, s’est installé à Bruxelles pour se rapprocher de moi, alors que je vivais en Bourgogne. Quand nous nous sommes mariés en 2006, nous avons d’abord habité à Saint-Gilles, afin d’être proches de la gare, les allers-retours en France étaient fréquents. Quand nous avons déménagé fin 2007, nous cherchions un quartier calme, à la fois à proximité des institutions européennes et pas trop loin de Zaventem, afin de concilier au mieux les trajets quotidiens imposés par nos métiers respectifs. Notre quartier actuel, entre La Chasse et Thieffry, nous offre à la fois tranquillité et facilité de mobilité : station Villo à deux pas de chez nous, métro Thieffry, bus, tram, station de taxis, autoroutes… et également la possibilité de faire beaucoup de choses à pied. Nous avions envie de créer un réseau belge et surtout pas de nous cantonner aux seuls expatriés, c’est aussi pour cette raison que nous avons choisi un quartier mixte, où vivent de très nombreux Belges, mais aussi des Français… toutes les nationalités s’y côtoient ! Nous voulions éviter des quartiers trop franco-français, comme Uccle. En neuf ans, nous avons bien sûr tissé de nombreux liens avec nos voisins et les commerçants belges du quartier, des personnes bienveillantes que nos enfants apprécient vraiment. Cela nous donne un sentiment d’appartenance, même à des centaines de kilomètres de chez nous ! Un des grands atouts du quartier est la qualité de vie due à l’esprit village qui règne ici. Tout le monde se connaît et tout est à portée : parcs, musées, boutiques branchées… c’est vraiment très agréable. Le bémol ? La circulation, mais ce n’est pas propre à Etterbeek. »

À ne pas manquer

etterbeek cauchies

 

 

Le  marché médiéval : artisans, gastronomie, folklore et traditions médiévales. Campement médiéval et initiation à l’art de la calligraphie et de l’enluminure. Mai 2017, au parc du Cinquantenaire, 1040 Bruxelles, tél : 02 627 23 23 et 24 35, mail : animation@etterbeek.be.
FiEstival maelstrÖm - Festival des Arts littéraires : à la fois dans la ville et à l’Espace Senghor. Ce festival des arts littéraires, poétiques et musicaux a pour but de décloisonner les secteurs artistiques, de réunir des artistes autour d’un projet commun. Mai 2017, Espace Senghor, 366  chaussée de Wavre, tél : 0479/ 33 73 25, site : fiestival.net.
Maison Cauchie : considérée comme une des plus belles œuvres d’Art nouveau à Bruxelles, face au parc du Cinquantenaire, cette maison a été édifiée en 1905 par l’architecte, peintre et décorateur Paul Cauchie. 5 rue des Francs, tél : 02 733 86 84, 0473 64 26 97, site : info@cauchie.be, chaque 1er week-end du mois, de 10h à 13h et de 14h à 17h30. 5 €, gratuit pour les moins de 12 ans.

 

 

L’immobilier dans le quartier

etterbeekimmoLa commune dispose de belles maisons Art déco et de nombreux immeubles (notamment à appartements) de charme, du début du XXe. « De nombreux projets de nouvelles constructions ont également vu le jour. C’est donc idéal pour y investir », rappelle Alain Braem. Tour d’horizon avec l’expert immobilier :
Appartements 1 chambre : aux alentours des 200.000 € (entre 180.000 € et 220.000 €), peu importe le quartier. Ce type d’appartement se vend toujours très bien, car il s’agit d’un petit investissement, facilement louable par la suite.
Appartements 2 chambres : le quartier et la situation jouent un rôle plus important. Un appartement de +/-90m² se vendra aux alentours des 2.500 € par m² sur les grands boulevards. On sera plutôt à 3.000 €/m² dans des immeubles plus récents (1990 - début 2000), bien situés. Les appartements neufs se situent aux alentours des 3.500 €/m², voire plus de 4.000 €/m².
Maison unifamiliale : entre 450.000 € et 500.000 € pour un bien à moderniser, souvent sans jardin. à partir de 600.000 €, on trouve de belles maisons avec jardin et en bon état général.
Maison de maître : à partir de 700.000 € et plus, selon la qualité des finitions et les surfaces proposées. À titre d’exemple, un hôtel de maître de +/-500m² habitables, construit sur un terrain de presque 6 ares, vaut environ 1.500.000 €.

 

Les bonnes adresses du quartier

etterbeek adressesLes arcades du Cinquantenaire
Pour une vue imprenable sur le quartier européen et les communes voisines. Accès aux heures d’ouverture, par le Musée Royal de l’Armée et de l’Histoire militaire.
Entrée gratuite pour monter uniquement. Musée : 5 €, moins 6 ans : gratuit.

Léopold - café presse
Le nouvel endroit à la mode. On y emprunte des livres à consulter sur place (également en vente), on y lit la presse, on y vient avec les enfants (un coin iPad prévu pour eux, mais aussi des jeux de société, etc.) ou pour déguster un bagel, une salade, un dessert (sur place ou à emporter). Brunch le week-end.
107 avenue de Tervueren, tél : 02 736 22 98, site : leopold-cafe-presse.be. Du lundi au vendredi de 7h à 19h, samedi et dimanche de 8h à 18h.

Poissonnerie des Tongres
Une poissonnerie fine avec produits de luxe (homards etc.) toute l’année.
21-23 rue Bâtonnier Braffort, tél : 02 742 28 05, site : poissonnerietongres.be.   Du mardi au jeudi de 10h à 18h30, vendredi et samedi de 10h à 19h, dimanche de 9h à 13h30.

La Crèmerie des Tongres
Une institution dans le quartier et réputée dans tout Bruxelles. Pascal Sauvenier, maître fromager, y propose entre autres des comtés – les pâtes dures, un de ses points forts, font notamment la renommée de
cette adresse. 
7 rue Bâtonnier Brattfort, tél : 02 733 48 02, site : lacremerie.eu. Le lundi de 10h à 18h45, du mardi au samedi de 9h30 à 18h45.

La Maison Lanssens
Une autre institution depuis 63 ans,  incontournable charcuterie de tradition, fabrication artisanale.
67 rue des Tongres, tél : 02 733 04 36, site : maisonlanssens.be.   Du mardi au samedi de 9h15 à 18h30.

Vini & Sapori
Spécialités de vins, truffes et produits bio, petite restauration de plats italiens (la mère et la fille sont Italiennes, ne travaillent que des produits régionaux venus d’Italie, en particulier des Abruzzes, de la Toscane...).
39b passage de Linthout, tél : 02 7369569, mail : Vini_Sapori@yahoo.be. Du mardi au samedi de 10h30 à 18h.

Pierre Marcolini
Pour ses chocolats et sa gamme spéciale pour les fêtes.
69 rue des Tongres, tél : 02 733 03 62. Du lundi au samedi de 10h à 18h30, dimanche de 10h à 18h.

Capoue
Incontournable pour déguster une glace ou commander une bûche de Noël.
36 avenue des Celtes, tél : 02 733 38 33, site : capoue.com. Du lundi au vendredi de 14h à 18h, le mercredi de 14h à 19h, samedi et dimanche de 13h à 19h.

Bistropolitan
Esprit brasserie parisienne, le lieu est d’ailleurs très fréquenté par les Français. Tout y est artisanal et fait maison – blanquette façon grand-mère, tartare de charolais, joue de porc…
105 avenue de Tervueren, tél : 02 736 29 00, site : bistropolitan.be. Fermé le dimanche et le samedi midi.

Le monde est petit
Un étoilé, un must dans le quartier : produits de qualité, accueil chaleureux.
65 rue des Bataves, tél : 02 732 44 34, email : reservation@lemondeestpetit.be. ; Du lundi au vendredi. Fermeture le samedi et le dimanche.

Gâteau
Boulangerie pâtisserie renommée tenue par un Français, petite carte, mais pâtisseries délicieuses et très bon pain, dont on dit qu’il est le meilleur de
la commune.
7 rue des Boers, tél : 02 218 84 08, site : gateau.brussels. Du mardi au samedi de 7h à 19h, le dimanche de 7h à 15h.

L’huile sur le feu
Épicerie fine et petite restauration : pour un plat de pâtes fraîches (aussi à emporter) ou y dénicher une huile d’olive italienne, française, espagnole ou tunisienne.  
242 rue de Linthout, site : lhuilesurlefeu.be, tél : 02 734 96 00. Du lundi au jeudi de 10h30 à 18h, vendredi de 10h30 à 18h30, samedi de 10h30 à 18h.

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