Watermael-Boitsfort

Paru dans JV33, Octobre-novembre 2012 | Texte : Marie Delloye, Photos : Thomas Vanden Driessche

Située au sud de Bruxelles, Boitsfort étend ses vertes allées jusque dans les communes voisines d’Ixelles, Uccle et Auderghem. En périphérie de Bruxelles, ce sont les communes de Hoeilaart, Overijse et Rhode-Saint-Genèse qui la bordent.

Très avantagée par sa situation géographique idéale et ses grands espaces verts en bordure de la forêt de Soignes, Boitsfort a su allier prospérité économique et esprit très familial, pour devenir une des communes les plus riches de Bruxelles.


Les origines et l’histoire de Watermael et Boitsfort, deux hameaux distincts à l’origine, sont intimement liées à la chasse.

Etymologiquement, le nom de Watermael n’est pas clairement défini. D’une part, il proviendrait de “wachter” , “le gardien” et de “mallum“ qui signifie “plaid“ en latin, d’autre part, il dériverait de “water” et de “malho”, signifiant chacun “eau” et “dépression de terrain”.

Dès le XIIIe siècle, des documents attestent de la notoriété de “Boutsfort” ou “Boudesfort” qui dériverait de “domaine de Baudouin”, et l’on suppose que ce Baudouin était membre des Comtes de Louvain qui s’installèrent à Bruxelles au XIIe siècle et qui avaient construit un pavillon de chasse dans ce domaine.

Très vite devenu un haut-lieu de rencontre des chasseurs au fil des siècles et terrain de chasse privilégié de Charles Quint qui y organisa quelques banquets mémorables, Boitsfort vit néanmoins disparaître son dernier loup en 1803, mais garde de nombreuses marques de ce passé cynégétique, en témoignent les noms de rues : avenue de l’Arbalète, rue des Garennes, rue du Grand veneur...

Suite aux grandes transformations urbanistiques de Léopold II, Boitsfort est reliée à la ville de Bruxelles, et devient un lieu de résidence particulièrement prisé par les familles.

L’ancien hameau de Watermael avec son actuelle place Keym est connecté à Boitsfort et à ses places Wiener, Bischoffsheim et Gilson, pour former un ensemble varié mais harmonieux qui attira de nombreux artistes réputés comme Paul Delvaux dont les fresques sur la gare de Watermael couvrent le murs du Centre culturel de la vènerie, Rik Wouters, chef de file du Fauvisme brabançon, André Franquin, père du Marsupilami et de Gaston Lagaffe, sans oublier le célèbre Hergé qui écrivit quelques unes des ses oeuvres majeures au n° 17 de l’avenue Delleur.

 

Pour savoir plus sur les armoiries de Boitsfort.


À la fois proche de l’autoroute, du ring, de la forêt de Soignes et du centre-ville, cette commune n’en perd pas pour autant le charme qui la caractérise, un esprit résolument familial et bobo qui transparaît sur les places et surtout, au marché de la place Wiener tous les dimanches, marché très réputé et qui attire de nombreux Bruxellois !

 

C’est qu’ici, on ne prend pas le mot “communauté” à la légère. Pour preuve, la panoplie d’initiatives communales gérées par les habitants eux-mêmes, comme les potagers-compost communautaires, l’organisation d’un autostop de quartier, les fêtes sur les places et les barbecues entre voisins.

Dernière initiative de plus grande envergure et innovante à Bruxelles, le projet de réhabiliter l’église Saint-Hubert en logements haut de gamme...

Si ce nouveau projet en est encore à ses débuts, la commune n’en est pas à son premier essai de logements efficaces et originaux, il suffit de s’aventurer un peu plus loin derrière la place Keym et ses petites ruelles pour grimper sur les hauteurs et admirer l’architecture unique des maisons sociales aux chassis verts ou jaunes, aux murs gris, qui s’alignent sur des kilomètres le long des allées aux noms poétiques de fleurs et d’animaux et formant ce qu’on appelle les quartiers du Logis et de Floréal.

 

Les cités-jardins Le Floréal et Le Logis

 

Créées chacune au début des années 1920 par des ouvriers du journal Le Peuple (le Floréal) et par une coopérative d’employés de banque (Le Logis), ces deux cités-jardins sont aujourd’hui classées et très prisées par les familles plus aisées et voient leurs prix grimper significativement.

Par exemple, malgré des règlementations strictes de rénovations et une interdiction formelle de toucher aux façades (pas de double vitrage), une maison du Logis de 150m2 et entièrement rénovée coûte environ 500.000 €. Dans le quartier du Floréal, une maison de 170 m2 coûtera quant à elle 400.000 € ou plus.

 

Idéal pour les familles

 

Souvent entourées de jardins, les maisons de Boitsfort sont très prisées par les familles, qui y trouvent un cadre de vie idéal, de nombreuses facilités de transports pour leurs jeunes, et une série d’activités extra-scolaires pour les petits.

Le domaine scolaire est d’ailleurs une raison principale de déménagement à Boitsfort, les écoles y étant nombreuses et réputées. De l’école Internationale, à l’Assomption, en passant par le collège Saint-Hubert et les écoles communales, le choix est varié !

Les établissements sportifs y sont aussi légion avec le centre des Trois Tilleuls, la piscine Calypso, le très beau Golf de Boitsfort et le Rugby Club à l’orée de la forêt...

Evidemment, assez peu de Français s’y installent, car ils préfèrent la proximité d’Uccle avec le Lycée français.


Réputée pour ses initiatives écologiques, la commune de Watermael-Boitsfort s’emploie à développer des projets durables.

Les 6 composts de quartier installés par l’ASBL Worms permettent à leurs habitants de faire leur part du travail et de recycler de manière efficace. Site : wormsasbl.org.

Dans une même optique, trois potagers urbains collectifs sont recensés par le site du même nom, dont le très beau potager situé dans le parc classé de Tournay-Solvay et géré par quinze jardiniers. Pour participer à ces potagers, il faut s’inscrire sur une liste d’attente. Site : potagersurbains.be.

Concernant l’urbanisme, la commune va installer dans les mois prochains une maison de l’énergie qui aura pour objectif de conseiller les habitants et de valoriser les démarches durables dans les habitations. Exemple de cet engagement, la piscine Calypso a entamé des rénovations pour réduire la consommation d’eau de 20.000 m3 par an, et baisser la consommation de gaz de 50.000 m3 par an !

D’autre part, des citernes de récupération des eaux permettent d’économiser 440m3 d’eau par an pour le nettoyage des rues de la commune.

 

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