Délicieuse campagne anglaise

Vendredi 20 avril 2012 | Texte : Noëlle Bittner

Chocs artistiques


Voici trois découvertes si originales, et pour les deux premières si intimes que vous n’oublierez pas ces rencontres. Il ne s’agit pas de découvrir des oeuvres sur des cimaises mais de pénétrer dans la maison de défricheurs d’un mouvement artistique. à la rencontre du mouvement Bloomsbury, voici Charleston, une charmante ferme au toit de tuiles rousses et au jardin clos. à l’intérieur, c’est une euphorie décorative. Pas un petit coin de mur ou de porte qui ne soit peint de motifs très colorés et originaux dans l’esprit Art déco. On croit les murs tapissés de papier peint, ils sont peints à la main. Comme les encadrements de porte, la commode, le fauteuil, la cheminée, jusqu’à l’entourage de la baignoire, tout est peint, tapissé, brodé, décoré par les artistes qui y ont vécu en communauté à partir de 1916.


Vanessa Bell et Duncan Grant y reçoivent leurs amis peintres, poètes, écrivains, hippies avant l’heure et rebelles à leur époque corsetée. Le jardin est tel qu’ils l’ont dessiné, très fleuri et plein de fantaisie. On saute trente ans et quelques miles, à Farley Farm House, les murs vous racontent une autre aventure. Dans ce manoir en pleine campagne, se réunissaient autour de Roland Penrose, avant-gardiste du mouvement surréaliste et de sa femme, la photographe Lee Miller, ceux qui deviendront les fi gures de l’art du XXe siècle. Picasso venait ici en vacances. Paul Éluard, Man Ray, Max Ernst et Joan Miró partageaient une vie de bohème entre corvée d’épluchages à la cuisine et siestes au jardin. Le fi ls de Lee Miller et d’Arthur Penrose, Antony Penrose nous raconte que, petit garçon, il grimpait sur les genoux de Picasso et un jour, lui mordit l’oreille qu’il avait longue. De pièce en pièce se révèlent les correspondances entre ces artistes et certaines de leurs oeuvres les plus intimes. On fait volte face avec le De La Warr Pavilion, réalisation moderniste des années 30, posée sur la plage de la station balnéaire victorienne de Bexhill on Sea. Avec ses courbes d’un blanc éclatant rehaussées de ferronneries noires, ses galeries d’exposition baignées de lumière et ses larges terrasses, c’est un lieu qui vous remplit de joie.

Newsletter

L'agenda

JV en kiosque - Abonnement

AVRIL 2022

cover JV86

 

 

  • Enquete: L'essor des cercles privés
  • Spécial montres: Design et innovations
  • Escapade, Bordeaux sans modération

 

 

 

Do you speak belge?

Quelques expressions belges et leur explication :

  • « Bon appétit »

    Formule de politesse au-delà du Quiévrain, incongruité en deçà !

  • « Casse...tête »

    Casse...tête

    Qu’est-ce qu’un gendarme couché, qu’est ce qu’un dos d’âne, qu’est-ce qu’un ralentisseur ? En Belge c’est un cassevitesse. À ne pas confondre avec le cassis, qui trouve aussi ses racines dans « casser » mais désigne des deux côtés de la frontière plutôt un
    creux qu’une bosse. Quelle qu’en soit la dénomination, la multiplication de ces empêcheurs de rouler à fond finit par nous les casser… Les oreilles bien entendu.

  • « Arrière toute »

    L’arrière, c’est le côté jardin.