Riche et discret Luxembourg

Paru dans JV32, Septembre-Octobre 2012 | Texte : Franceline Beretti, Photos : Ezequiel Scagnetti

La ville et le Grand-Duché, une histoire inextricable


Les Luxembourgeois disent que leur ville est née du mariage de l’Alzette, une des rivières de la ville, et du rocher du Bock, le promontoir qui la surplombe.

En effet, ce site stratégique est à l’origine du château fort édifié par le comte Sigefroid, vers 963. Peu à peu, une ville se développe autour de l’édifice et cette cité contrôle un territoire qui s’agrandit au fil des siècles.

Le comté de Luxembourg, au XIIIe siècle, s’étend de la Meuse à la Moselle.

Au XVIe siècle, une foire annuelle (la Schueberfouer) accroît le rayonnement de la ville sur sa campagne. Elle existe encore aujourd’hui mais a quelque peu changé de nature : c’est désormais l’équivalent de la Foire du Trône qui s’installe pendant vingt jours à partir de la fin du mois d’août, chaque année, aux portes du centre-ville !


Un territoire convoité qui accède à l’indépendance

 

À la fin du Moyen-Âge, la ville de Luxembourg compte seulement quelque 5.000 habitants, ce qui fait d’elle une cité modeste.

Charles Quint et François Ier se la disputent au cours du XVIe siècle et elle devient un enjeu dans le contrôle de l’Europe. C’est le premier qui gagne : en 1544, il décide de transformer la ville en forteresse moderne. Les Espagnols poursuivent ses travaux pendant plus d’un siècle, cherchant toujours à améliorer sa capacité défensive. Peine perdue...

En 1684, les armées de Louis XIV entament un siège, dirigé par un certain Vauban. Six semaines plus tard, la France prend possession de Luxembourg. Elle l’occupe pendant une dizaine d’années, avant qu’un traité international ne lui ordonne sa restitution aux Habsbourg.

En 1815, le Grand-Duché de Luxembourg est créé et intégré au royaume des Pays-Bas de Guillaume Ier... comme la Belgique !

En 1830, date que vous connaissez bien puisque c’est celle de la révolution belge, certains Luxembourgeois se battent d’ailleurs aux côtés des insurgés.

L’indépendance du Grand-Duché est finalement acquise en 1839, avec le traité de Londres.

 

Du métal au paradis fiscal

 

Pendant la seconde moitié du XIXe siècle, la croissance économique du Grand-Duché est considérable. C’est le début de l’exploitation des mines, avec la découverte du minerai de fer dans le sud du pays.

Trois grands groupes sidérurgiques naissent : ARBED, Usinor et Aceralia. Ils fusionneront bien plus tard, en 2002, pour créer le fameux Arcelor, devenu en 2006 ArcelorMittal, le n°1 mondial de l’acier !

À partir des années 1970, le Luxembourg se spécialise dans les activités financières liées à l’euromarché. La capitale attire les banques et les compagnies d’assurance.

Dans les années 1980, elle évolue vers la domiciliation et l’administration de fonds d’investissement. « On est passé de l’or noir à l’or jaune », commente un Luxembourgeois. Mais n’abordez pas le sujet avec des inconnus : on est ici un peu fatigué d’en parler...

 

Les dates clés de l'histoire de Luxembourg

 

1684 : Siège et prise de Luxembourg par Vauban ; brève domination française (1684-1697).

1715 : Le Luxembourg passe aux Habsbourg d’Autriche.

1815 : création du Grand-Duché au Congrès de Vienne. Ses frontières actuelles ne seront fixées qu’en 1839.

1867 : Le Grand-Duché acquiert la neutralité perpétuelle.

1957 : avec le traité de Rome, des institutions européennes s’installent à Luxembourg.

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Quelques expressions belges et leur explication :

  • « Casse...tête »

    Casse...tête

    Qu’est-ce qu’un gendarme couché, qu’est ce qu’un dos d’âne, qu’est-ce qu’un ralentisseur ? En Belge c’est un cassevitesse. À ne pas confondre avec le cassis, qui trouve aussi ses racines dans « casser » mais désigne des deux côtés de la frontière plutôt un
    creux qu’une bosse. Quelle qu’en soit la dénomination, la multiplication de ces empêcheurs de rouler à fond finit par nous les casser… Les oreilles bien entendu.

  • « Lumerotte »

    Que la lumerotte soit !

  • « Balai neuf, balaie bien »

     Attention aux coups de balai...