David Boussier, la maîtrise de son art

Paru dans JV 27, oct 2011 | Texte : Aurélie Koch, Photos : Serge Anton

 

David Boussier, ébéniste, la maîtrise de son art.

 

Ce Nantais a commencé par l’architecture, avant de se tourner vers le mobilier. Il a relevé le défi de maîtriser l’artisanat avant d’aborder la création. La qualité de ses réalisations prouve la justesse de cet enchaînement.

 

David Boussier est né à Nantes. Il aurait pu y passer de nombreuses années si, choisissant de s’inscrire en architecture, il n’avait, après un an et demi, décidé de délaisser ces études pour s’adonner à sa passion naissante : le mobilier.


Il savait enfin ce qu’il voulait, sans trop comprendre cependant le meilleur moyen d’y parvenir, découvrant que la fin (la création) s’improvisait trop souvent avant que les moyens (l’artisanat) ne soient réellement maîtrisés. Perfectionniste et décidé, il a donc eu l’audace, à l’heure où il était plus que bien vu de s’auto-proclamer designer sans assumer vraiment son manque de formation, de se diriger vers l’ébenisterie. Adieu Nantes, donc, avec une première étape à Paris, où il rejoint un cycle d’études en apprentissage. Il a 21 ans, ses petits camarades de classes en ont 16, ont généralement été catapultés dans la section mobilier par défaut, n’ayant pas le désir de devenir éléctricien ou plombier.

Pas facile, dans ce contexte, de s’épanouir ? C’est mal connaître David qui, se frottant à tant d’indécision et de contradiction, ne fait que renforcer sa motivation, même s’il décide de chercher ailleurs comment se former. Il constate cependant avec peine la dévalorisation de l’artisanat. Pour lui, à l’image des maîtres du XXe, point de création véritable sans maîtrise absolue de la technique. Cette connaissance (enfin, une partie !), il l’acquerra à l’école Saint-Luc, à Tournai, où il rejoint la section ébenisterie pendant deux ans. Il y côtoie enfin des gens motivés par la même passion, et y rencontre sa femme Léonie. Après Saint-Luc, il part pour Londres dans le meilleur atelier de la ville, Windmill Furniture, qui possède entre autres la licence pour produire du mobilier de Marcel Breuer, et y reste trois ans. Se sent-il enfin prêt à s’exprimer ? Pas tout à fait... Il repart ensuite à Tournai pour se perfectionner en sculpture d’ornement, dans l’atelier de Monsieur Kint, éminent professeur. La dernière année de formation, il la passe à l’école Boulle, en dessin, modelage et sculpture d’ornement. Il travaille en parallèle, dans des ateliers ou à son propre compte.

Mais Paris est cher, son atelier est loin. Avec Léonie dont la famille est dans le Nord, ils décident de venir à Bruxelles. C’était il y a quatre ans. Depuis, il réalise ses projets, elle a ouvert le magasin « Mercredi », au Châtelain, il y expose ses belles créations. Et la perfection des lignes de son mobilier attestent de son savoir-faire.

Mercredi, 48 rue Armand Campenhout, 1050 Bruxelles, site : mercredi-bruxelles.com.

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