Le Musée Galerie d'Ieteren

Paru dans JV 41 | Texte : Frédéric Leclerc, Photos : Frédéric Ravens

De l’Amérique à l’Allemagne

à la fin des années 30, la Seconde Guerre mondiale met un nouveau frein aux activités des D’Ieteren. La société est en effet mise sous séquestres et est obligée d’assurer l’entretien des voitures et des camions de la Luftwaffe qui est alors basée à Haren, le premier aéroport de Bruxelles bien avant Zaventem. à la sortie de la guerre, les affaires peuvent reprendre. Et elles reprennent d’autant mieux que la Belgique est moins touchée financièrement que les autres pays qui l’entourent.

En effet, réfugié à Londres, le gouvernement belge a continué à exploiter le Congo et à vendre des matières premières aux Alliés. Cette manne financière – en plus de celle amenée par le Plan Marshall – agit comme un véritable catalyseur et contribue à la reconstruction, notamment des routes et des autoroutes. Dans ce contexte, les ventes de voitures américaines connaissent un grand succès car l’exportation de devises vers les états-Unis n’est pas interdite comme c’est le cas pour l’Allemagne. Comme souvent chez D’Ieteren, ça ne suffit pas. Car Pierre D’Ieteren, le fils de Lucien, est lui aussi un visionnaire. Il comprend très tôt que l’automobile de grande série est un genre qui va passer et qu’il faut déjà prendre en considération la tendance suivante : celle des automobiles moins chères qui vont permettre d’accroître encore le vivier de clients. Et il a déjà sa petite idée : il a aperçu l’œuvre de Ferdinand Porsche, la Coccinelle, et croit fermement à cette automobile universelle. Car en allemand, « Volkswagen » veut dire bien plus que « la voiture du peuple ».

Le pari est osé car la Coccinelle est laide et, surtout, allemande, ce qui ne risque pas de faciliter ses ventes dans la Belgique de l’après-guerre. Mais Pierre se dit qu’il peut aussi y arriver et il trouve une excellente idée pour contourner l’interdiction d’exporter des devises vers l’Allemagne. Lors d’une visite à Wolfsburg, il ne lui a pas échappé que les toits des Coccinelles présentent un joint de soudure en leur centre. Ce qui signifie que l’usine ne dispose pas de tôles suffisamment grandes pour les réaliser en une seule pièce. Pierre D’Ieteren leur enverra les tôles nécessaires depuis le bassin sidérurgique de Charleroi, un subterfuge particulièrement intelligent qui lui permet d’obtenir le contrat d’importation le 17 mars 1948.

Newsletter

L'agenda

JV en kiosque - Abonnement

AVRIL 2022

cover JV86

 

 

  • Enquete: L'essor des cercles privés
  • Spécial montres: Design et innovations
  • Escapade, Bordeaux sans modération

 

 

 

Do you speak belge?

Quelques expressions belges et leur explication :